.° que de changer les habits d’un sexe à l’autre est un péché grief. 2.° C’est un péché, quoique moindre, de se masquer sans changer de sexe : un pere ne peut pas le permettre à ses enfans, & un maître à ses domestiques. 3.° C’est toujours un grand péché de faire & de vendre des masques ; il faut quitter ce métier, ou refuser l’absolution. […] & dit qu’il étoit honteux de prendre ceux d’un autre sexe : Quod nisi turpiter non potest fieri. […] Flattés d’une douce espérance, environnés du sexe charmant qui fait le bonheur de la vie, nous requérons, &c. […] Dieu réprouve la confusion des sexes, des personnes, par des déguisemens, sur-tout dans l’homme, qu’il a fait à son image. […] Pour l’homme, être mou, efféminé, livré au plaisir, au luxe, à l’élégance de la toilette, à la délicatesse du sexe, c’est devenir femme, c’est une vraie mascarade.
Mais c’est avilir notre sexe, mais pourquoi s’avilit-il lui-même ? […] Croyez-vous qu’elle eût à elle seule ce que vous refusez à tout son sexe ? […] Fous eux-mêmes, comment pourraient-ils inspirer le goût de la sagesse au beau sexe ? […] L’inconvénient de leur sexe est de ne pouvoir soutenir les fatigues de la guerre et l’intempérie des saisons. […] Poisson : jugez Monsieur si je devrais être l’avocat du beau sexe ; vous n’êtes, peut-être, pas plus beau Garçon que moi : ne serait-ce point là la cause de votre mauvaise humeur ?
L’amour qui se rapporte à l’union des deux sexes a donné lieu à beaucoup d’événements, dont le récit ne serait pas à son avantage : c’est lui qui força Médée, fille d’Œtès, roi de Colchide, à égorger aux yeux de Jason les enfants qu’elle avait eus de lui. […] L’attrait qui porte les deux sexes à s’unir l’un à l’autre, depuis la dégradation de l’homme, a dégénéré en une révolte des sens contre l’esprit ; il est si inséparable de notre être, que la sagesse ne consiste pas à n’en point ressentir l’impression, mais à l’assujettir à la retenue qu’exige le devoir. […] Les plaintes qui échappent à ceux qui abusent des inclinations que la nature leur inspire pour le sexe, doivent confirmer tout homme sensé, qu’il n’est pas prudent de se faire un amusement de la passion de l’amour.
La pudeur est l’apanage des femmes ; et c’est en supposant que cette vertu fait presque leur essence, que les hommes ont réglé la forme de vie que le sexe devait tenir. […] La Musique et la Danse ont été les premiers écueils, où la modestie et la pudeur du sexe ont fait naufrage. […] J’ai prouvé, si je ne me trompe, que le Théâtre est pernicieux dans l’état où il est aujourd’hui : il y aurait, dit-on, de l’inconvénient à le supprimer : mettons tout en usage pour le réformer au point d’en faire un amusement aussi utile qu’agréable ; car je suis persuadé que le Théâtre serait bien moins redoutable à la vertu, et qu’il produirait même un bien réel à la société, si, en y laissant les traits enjoués et les saillies d’esprit qui peuvent exciter à rire, on en faisait une Ecole de bonnes mœurs et, pour ainsi-dire, une Chaire publique où l’on débiterait, aux personnes de tout sexe, et de tout âge, les maximes de la plus saine morale, avec gaieté et sans les effrayer par l’appareil de l’austérité, et du pédantisme.