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302. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

Mais pour sentir combien ces trois Pièces sont peu propres à corriger les vices qu’elles semblent avoir pour objet, il ne s’agit que de faire attention à deux excès, où la Comédie donne ordinairement. […] Que vous semble d’Adraste ? […] D’ailleurs personne n’ignore la circonstance qui occasionna celui-ci, dans lequel l’Orateur crut pouvoir risquer un parallèle qui ne tirait point à conséquence, et où il s’en tint même au genre délibératif vis-à-vis de M. de la Chaussée, en disant seulement qu’il croyait qu’il lui « semblait par le bien qu’il avait entendu dire de ses Pièces, qu’elles pouvaient concourir au but que la Chaire se propose ». […] Quoique l’Orateur semble quelquefois flatter la Comédie et la caresser, il est trop vrai pour ne la pas condamner. […] Le Brun, que dans les Etats les mieux policés, il y a certains abus, certains dérèglements qu’il serait trop dangereux de vouloir extirper ; qu’on est obligé prudemment de laisser croître l’ivraie avec le bon grain ; que si les Puissances supérieures semblent influer et fournir en quelque sorte à l’accroissement de cette mauvaise semence, c’est un mystère qu’il faut respecter par une sage discrétion, et non pas entreprendre témérairement de le sonder ; que les plus grands Prélats, depuis Constantin jusqu’à Justinien, n’ont point fait un crime aux Empereurs de n’avoir pas aboli les Théâtres ; que le Gouvernement de la France est trop bien entendu, trop sage, et trop prudent, pour qu’il se prête à l’innovation que se promet M.F. et qu’au surplus les raisons d’Etat et de Politique ne peuvent pas ôter à l’Eglise le droit de condamner ces abus et ces dérèglements tolérés.

303. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Pour mieux ressembler à ce qu’on aime, il semble qu’on affecte de changer de sexes. […] A son exemple sans doute on voyoit sur le casque des anciens gueriers des crêtes, des plumes, des griffes, des queues ; ne porte-t-on pas encore des plumes autour du chapeau, & les femmes de hauts clochers à la Grecque, qui semblent mettre le visage au milieu du corps, comme autrefois on portoit des chapeaux pointus, en forme de pain de sucre ?

304. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

Il me semble voir l’oiseau mouche, ces mouches brillantes qui dans une belle nuit remplissent l’air de feux voltigeans. […] Il me semble même qu’il y a quelque scene Italienne où l’on parodie cette avanture, & Arlequin pour se faire Chevalier ramasse & met à la boutonniere une jarretiere de Colombine, & chante une ariette sur ces mots : Honni soit qui mal y pense.

305. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

 » L'Auteur semble rougir un moment de cette monstrueuse prodigalité : « Ce genre d'ornement, dit-il, n'avait jamais été mieux placé que dans cette occasion où un pouvoir surnaturel admet la probabilité idéale d'un éclat si précieux, par sa rareté dans la nature physique. […] Quand j'entre dans quelqu’une de ces compagnies, il me semble voir une volière pleine de petits oiseaux, ils montent, descendent, s'agitent, s'élancent, chantent, béquettent ; la vue en est fatiguée.

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