Tous sont renfermés dans celui du mois de Janvier 1560. aux Etats d’Orléans ; il fait défenses à tous Joueurs de farces, « Bateleurs, et autres semblables gens, de jouer les jours de Dimanches et de Fêtes, aux heures du Service divin ; de se vêtir d’habits Ecclésiastiques, et de jouer des choses dissolues, ou de mauvais exemple ; à peine de prison, et de punition corporelle : il fait aussi défenses à tous Juges de leur donner permission de jouer que sous ces conditions. » Ces mêmes défenses furent réitérées par Arrêt du Parlement du 15.
& les Peres s’estans apperçeuz que ce mal estoit incurable & que les remedes l’empiroient au lieu de le guerir, s’aduiserent de diuertir l’vsage des masques que l’on faisoit en habit de fols, de Satyres, Comediens & Trajediens, ou en forme d’animaux, d’idoles & de monstres, & en leur place de representer la natiuité du fils de Dieu, le reueil de l’Ange aux Pastres, la Circoncision, l’estoille les trois Roys & semblables histoires. […] les conditions apposees contre les Loix & constitutions des Empereurs & contre les bonnes mœurs sont de nulle force & valeur : par exemple, si tu ne prens point de femme, si tu n’as point d’enfans, si tu homicides, si tu vas masqué, & autres semblables. […] : destournons les Chrestiens qui se sont faicts semblables aux bestes, esgaulx aux iumens, & pareils aux pecores, ont prins les formes des Demons. […] lequel à l’accoustumee allant d’un village à autre non gueres esloigné la nuict de noel pour chanter matines & dire messe, rencontra à la campagne vne femme de ioye qu’il cogneut charnellement & craignãt quelque soupçon & cognoissance de son peché ne laissa de dire matines & la premiere messe, apres la consecration vint vne colombe qui but ce qui estoit dans le calice, print auec le bec l’hostie & s’enuola, & feit le semblable à la messe du matin celebree par ce prestre : ce sont merueilles de nostre Dieu & de ce nouueau Soleil lumineux qui dissipe toutes les nuëes & broüillars puants & impures : Cõcil.
Si vous voulez être bien pourvue, vous devez avoir pour mari un homme d’esprit et de jugement, et il n’y a point d’homme doué de jugement qui ne soit plus aise d’épouser une fille sage, modeste, retenue et retirée, qu’une danseuse, qu’une volage ou éventée, semblable à ces fruits tout flétris qui ont traîné par les rues, et qui ont été exposés à cinquante jours de marché.
Ce n’est pas pour acquerir de la gloire qu’il s’est engagé dans la carriere théatrale ; ce n’est pas par intérêt, ce n’est pas par libertinage : le metier d’auteur dramatique, tout glorieux, tout lucratif, tout licencieux qu’il est n’a d’attrait pour la grande ame du Prince, Marmontel, qu’autant qu’il lui procure la facilité d’être utile à l’humanité ; (la Réligion & la vertu sont autre chose) il desire de rendre ses semblables meilleurs ; (le théatre y réussit mieux que la Réligion & la vertu) mettez dans l’alambic un gascon, un poëte, un déiste, en voilà le résultat. […] Ces deux auteurs traiterent le sujet d’Heraclius, à peu près dans le même tems ; long-tems après, quand ces deux pieces furent imprimées, les curieux qui les comparerent, les trouverent si semblables, qu’on mit en problême, quel avoit été le plagiaire de l’autre ? […] Son style aisé, naïf, mais noble & poli anonce un homme de condition, & fait gemir de ses égarements ; il a fait bien de voyages, il a trouvé la nation des comédiens répandue par toute la terre, par-tout semblable à elle-même, par-tout des acteurs débauchés, & des actrices comodes, agacentes, séduisantes, corrompues, qui l’ont enfin ruiné, brouillé avec sa famille, fait battre avec ses amis, l’ont abandonné pour d’autres amans, comme elles en avoient abandonné d’autres pour lui : par-tout, elles l’ont débarrassé de sa bourse, ont dérangé ses affaires, empêché sa fortune, troublé son répos, altéré sa santé, detourné de ses devoirs, perdu son ame ; il se montre cent fois au désespoir de ses désordres, changeant de conduite, voulant se convertir, embrassant un état, résolu d’en remplir les devoirs ; mais bien-tôt rentrainé, plongé plus que jamais dans l’abîme du libertinage, par les a traits & les artifices, ou plutôt par les fourberies, les piéges, l’hipocrisie de ces malheureuses, trop commun instrument de la perte de la jeunesse, & même de tous les âges ; car il a trouvé cent fois en son chemin, des gens d’un âge avancé, enfants de cent ants, d’une conduite insensée, dont le théatre causoit le délire ; il en a trouvé de tous les états, des Magistrats qui alloient y oublier le peu qu’ils savoient dé jurisprudence, & le peu qu’ils avoient d’intégrité ; des étudians qu’il empêche de rien apprendre ; des militaires dont il amortit le courage, énerve les forces ; blesse le corps des ecclésiastiques qui y prophanent la sainteté de leur état, tantôt osant passer du théatre à l’autel, tantôt quittant l’autel pour le théatre, oubliant le breviaire aux pieds d’une actrice.