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65. (1607) Conviction véritable du récit fabuleux « letter » pp. 3-26

Tout bien cherché et recherché, je n’en ai pu apprendre aucune nouvelle, et de ton dire n’ai su tirer autre conclusion sinon que tu es un forgeron de foudre semblable au vieux cyclope des poètes. […] Mais à quel propos m’en vais-je si loin pour convaincre et réfuter ce calomniateur, comme si Bèze, ce grand zélateur de la réformation n’avait point théâtrisé son Abrahamcq, et Bucanan son Jephtécr, et Heboannus Hessuscs, avec autres semblables n’eussent dressé en action théâtrale plusieurs parties de la sainte Bible. […] Ce que nous savons et pouvons témoigner, pour avoir (comme fondateurs dudit collège auquel la représentation fut faite) assisté durant trois jours : avec les principaux de ladite ville, et grand nombre de peuple, qui peut rendre semblable témoignage » (André de Gaule, op. cit.

66. (1590) De l’institution de la république « SIXIEME TITRE. Des Poètes, et de leurs vertus, item quels Poètes on peut lire et quels on doit rejeter des Théâtres. » pp. 117-127

Les œuvres de ces deux sont péries, avec plusieurs autres de gens très doctes, ce qui nous cause un merveilleux regret, pour ce que nous n’avons encore pour le jourd’huy leur semblable. […] « Aristophane, Eupolis, et Cratin, Entre les Grecs eurent l’esprit certain, A composer Comédies m »ordantes, Et autres vieux, qui de langues piquantes, Peindaient au vif en grande liberté Les malfamés pleins de méchanceté, Comme larrons, adultères, paillards, Voleurs, meurtriers, et semblables pendarts. […] Strabon Géographe préfère la Poésie de celle de Mytilène, et dit qu’il n’y eût femme semblable à elle, ou qui lui pût être parangonnée en Poésie.

67. (1772) Spectacles [article du Dictionnaire des sciences ecclésiastiques] « Spectacles. » pp. 150-153

Il est vrai que l’Ecriture ne condamne point formellement la comédie, l’opéra, ni les autres semblables spectacles, parce qu’elle ne les nomme point expressément. […] qui vivoit dans un pays où l’idolâtrie ne régnoit plus, employent les mêmes raisons & d’autres semblables pour condamner les spectacles.

68. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

Nous sommes en un temps où il se trouve des esprits semblables aux corps malades, qui s’offensent de toutes choses, et méprisent ce qu’ils ne peuvent imiter. […] Pardonnez à l’insuffisance de mon esprit, belle âme, qui en la comparaison de chose incomparable, n’avez semblable que vous : La similitude des pierres précieuses vous offense, elles ont leur être en la terre, et votre origine est au ciel, si ce n’est de celles d’Egypte qui naissent au plus haut de l’Ether : Vous en avez le feu et l’éclair étincelant, et moi pour vous honorer j’en tiens la constance, qui m’a fait entreprendre cette matière qui est une pierre de prix : Voyez que dans ma main elle sera brute en la terre, sans être en œuvre ; donnez-lui sa vraie feuille, la chaleur et le teint selon l’aspect de votre Soleil : affinez son lustre pour la faire étinceler sans nuage, cendre, noirceur, paille, filandre, poudre qui puisse permettre à la lime de mordre ou d’altérer qu’elle ne perde sa couleur qu’en votre flamme, pour se changer, comme le mauvais Saphir en un bon diamant : Et au lieu que j’en fais une Charite sans grâce, relevez-le de celles que vous tenez qui vous font esclaver, dominer et triompher des âmes plus parfaites, pour ne parer vos trophées de dépouilles éteintes en ce combat qui est plus glorieux que ceux de Jupiter, d’Apollon, de Palémon, et d’Archémore : aussi en avez-vous un prix plus excellent que l’olivier, le pommier, l’ache, et le pin : car vous en rapportez les couronnes immortelles qui n’étaient dues qu’aux immortels : et décochant par paroles les sagettes des Muses, comme un second Anthée vous reprenez nouvelles forces, non pas en touchant la terre, mais en vous élevant au ciel, où vos propos nous ravissent, non sur les ailes d’or d’Euripide, mais sur les célestes de Platon, qui portent nos désirs jusques au lieu où la vertu fait sa demeure, nous rassasie du délicieux miel de Python, du nectar de Calliope, purifie nos oreilles, éclaire les yeux de notre esprit humecte nos âmes d’une rosée dont la douceur éteint toute amertume, et ne nous laisse que le regret de voir beaucoup d’hommes mal nésk, qui pour entendre la mélodie Phrygienne ne sont pas atteints d’une divine fureur : mais comme le Temple des Euménides en Athènes rendait frénétique celui qui n’y apportait le respect qui était dû, le vôtre a eu la même propriété : et ainsi que Lycaon fut changé en loup, vous les avez fait transformer en bêtes hurlantes.

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