Une d’elles représentait sainte Catherine ; elle était accompagnée d’un enfant armé d’un balai, parce qu’un jour Dieu se présenta ainsi chez sainte Catherine, « pour lui servir de valet de chambre » (p. 277). […] Derrière ce cortège assez animé, venaient une sainte vierge vivante, et une de bois ; la dévotion des spectateurs choisissait. […] Au seizième siècle on jouait le dimanche, après diner, de saintes historiettes, avec la farce au bout ; le peuple de Lyon appelait ce théâtre le Paradis, et François Ier y prit un grand plaisir. […] Fait en présence de mon père éternel, de mon amour, de ma très digne mère Marie, de mon père saint Joseph, et de toute ma cour : l’an de grâce 1650. » La pièce porte que cet accord a été ratifié par la Très Sainte Trinité.
Les Carmélites font paraître sur la scène Sainte Thérèse et S. […] Il n’est pas nécessaire de dire qu’il n’y avait point de femmes, qu’on n’y représentait que des choses saintes, que le prologue était une heure de méditation. […] Amable, auteur de l’abrégé de sa vie, le martyre de quelque Saint, qu’on y représentait pour inspirer aux Religieux le désir du martyre. […] L’Avocat du Saint répondait, comme nous venons de le dire, qu’il n’était pas le maître de les abolir, puisque l’autorité royale avait établi ces foires et les y tolérait. […] Les invitations, les promesses, les menaces du Gouverneur, que la résistance rendait plus vif, ne purent en gagner que trois, qui furent aussitôt exclues de la Sainte Famille.
La première Classe, est un petit Abrégé des autorités de l’Ecriture Sainte, sans réflexions. […] La troisième Classe, est une longue Tradition des saints Pères. […] C’est pour cela que les saints Pères ont tant déclamé contre les Spectacles, comme on voit dans leurs passages, rapportés dans le Chapitre précédent. […] La second raison tirée de l’infamie des spectacles anciens, qui avait porté les saints Pères à les condamner, est réfutée par les saints Pères mêmes qui les ont condamnés pour des raisons qui subsistent encore, comme on l’a fait voir. […] Il attaque d’abord les Pièces des Poètes qui introduisent les Saints et les Saintes sur le Théâtre, et qui pour les rendre agréables, ont représenté la dévotion de ces Saints de Théâtre toujours un peu galante.
Chrétiens, gardez-vous bien d’aller au théâtre, quand même le sujet de la pièce serait tiré de l’Ecriture sainte. […] Les auteurs de ces pièces ne sont pas dignes d’être les interprètes de l’Ecriture sainte et les organes du Saint Esprit. Les comédiens ne pouvant être revêtus que d’une sainteté romanesque, sont incapables d’exprimer et de persuader les vertus héroïques des saints : il ne sied point à des comédiennes de prêcher la modestie et la décence et de représenter l’innocence des vierges. […] Sont-ils plus instruits des règles des mœurs et des vérités de la foi que les saints Pères, que Bossuet, que saint François de Sales, qui les condamnent ? Si un aveugle conduit un autre aveugle, dit l’Esprit saint, ils tomberont tous deux dans la fosse.