De deux sortes de Danses, dont il est parlé dans l’Ecriture Sainte. p. 6. […] Que les Danses sont défendues dans les lieux Saints. p. 22.
CEtte prohibition est fondée sur les anciennes Ordonnances de l’Eglise, et sur les advertencesa des saints Pères, lesquels parlant des spectacles, et festins mondains, disent que les Comédies qui se célèbrent par ces Comédiens et Farceurs ne sont que : Prostitutions des bonnes mœurs, et de toute honnêteté, Théâtres d’impudicités, foires des vices, Ecoles d’impertinences. […] IL faut ici remarquer qu’en la Règle n’est défendu au Tertiaires d’assister à toutes sortes de Spectacles ou Comédies, comme aussi à toutes sortes de Banquets : Mais seulement à ceux qui sont ordinairement accompagné de quelque déshonnêteté,c insolence, vanité ou désordre : d’ou vient que quand quelque Comédie se représente par les Etudiants aux Ecoles bien morigenéesd sur quelque Histoire ou vie de quelque Saint, il est bien permis aux Tertiaires d’y assister, comme aussi aux Banquets honorables, et au noces de leurs plus proches parents, et ce avec toute modestie et honnêteté, fuyant ce qui pourrait ressentir quelque vanité indécente.
Que toute une ville même pieuse ne peut s’y refuser, même les jours saints. […] De là vient que quantité de Saints, de grands hommes, de Philosophes, de Théologiens scholastiques, ont été favorables au théatre. […] Je ne sais en quel heureux climat est située cette ville si pure, si dévote, & cependant si enthousiasmée de la comédie, qu’on l’y joue par dévotion la semaine sainte, pour se disposer à faire ses Pâques, tandis que les villes les plus licencieuses respectent ces saints jours. […] Mais ce loisir n’est employé qu’aux plus graves réflexions, aux matieres les plus sérieuses & les plus saintes. […] Ce sera le moyen de les rendre saints ; l’infamie portée contr’eux les désole, ils se livrent au crime par désespoir.
C’est estre donc bien aueuglé que de ne mettre point de difference entre les Spectacles deuots, & les Spectacles impies & malicieux : Mais nostre artificieux ennemy altere tousiours la bonté des choses Saintes, pour authoriser celles qui sont défenduës. […] La raison doit suppleer au defaut des preceptes, elle nous doit tousiours conduire, & elle dicte assez ce que la sainte Escriture pouroit oublier. […] Mais pour reprendre nostre discours ; qu’est-ce que la sainte Escriture défend ? […] On peut bien estre Chrestien & aymer les Spectacles, mais il les faut rechercher dans l’Escriture sainte, c’est ainsi qu’vn fidelle pourra satisfaire sa curiosité sans deroger à sa foy. […] Il verra que les Saints personnages, dont la vie a esté tousiours conduitte par la Foy, & par les vrays preceptes de la vertu, n’ont rien trouué d’impossible ; qu’ils ont hardiment combattu l’actiuité des flammes & du feu, & donné des loix à ce fier élement ; qu’ils ont appriuoisé, & adoucy les bestes farouches, les dépoüllants de l’inhumanité dont elles ont esté pourueuës par la nature.