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51. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Luxe des coëffures. » pp. 115-142

Elle fut inconnue à Rome dans les tems vertueux de la République, & même dans le régne des premiers Césars ; elle étoit si opposée aux mœurs romaines, & elle eût mal figuré avec la couronne de lauriers qu’ils se faisoient gloire de porter ; des cheveux poudres d’or n’ont pas l’air militaire, ni l’air Magistrat, de pareilles têtes au Sénat, à la tribune, à l’armée auroient fait pitié. […] Les veuves Romaines s’enservoient pour se mettre dans le plus grand deuil, & mieux contrefaire les affligées, les Coëffeuses mortuaires s’accréditoient, & leur talent pour la parure les firent employer pour toute sorte de décoration, & les rendirent très-célebres ; d’autant mieux que dans le bon goût de la coquetterie, une parure en noir, a beaucoup de grace, il convient mieux qu’aucune autre au teint & à la phisionomie de certaines personnes. […] C’est l’exemple que donneront au monde, non-seulement les Catons, les Scipions, tous les Sages de la République romaine, mais Auguste, Nerva, Trajan, les Antonins, qui vivoient dans la plus grande simplicité. […] Malgré sa haute sagesse jusqu’à devenir idolâtre, & à bâtir des Temples à leurs Dieux ; il fut imité dans cette extravagante toilette par les Empereurs Romains, très-propres à figurer avec les Pages & les Concubines d’un Prince perdu de débauche. […] Saint Jerôme écrivant à Furia, Dame Romaine, peignoit ainsi cette célebre pénitente, Magdeleine n’avoit point les cheveux frisés, les joues fardées.

52. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Les Romains avoient la même estime du théatre, ils reconnoissoient sa puissante influence sur les mœurs. […] Peut-on démentir l’histoire, & se jouer des lecteurs, jusqu’à dire que les Romains estimoient le théatre ? […] Les Romains connoissoient son influence sur les mœurs. […] O nobles Romains, vous rejetâtes avec indignation cet infortuné, lorsqu’il vint prendre son rang parmi vous, que diriez-vous de notre siecle ? […] Les Chevaliers Romains ne sont pas nobles ; ni Laberius ni les nobles Romains n’auroient rien à dire.

53. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

Je ne crois pas même que les Empereurs Romains en aient prétendu faire un dirimant, par leurs défenses. […]  12.), jusque là que par un arrêt du Sénat il fut défendu, non seulement aux Sénateurs, mais encore aux Chevaliers Romains de paraître sur le théâtre, même par jeu ; ce qu’Auguste observa soigneusement, quoique auparavant il les y employât, comme le rapporte Suétone (Aug. […] Un Soldat qui se fait Comédien, est indigne de servir la patrie : la loi le juge même indigne de vivre ; les Romains connaissaient et savaient conserver la gloire des armes : « Militem qui artem ludicram fecisset, capite plectendum. » (L. quadam 14. […] On ne voit pas dans l’histoire que les Officiers Grecs, Romains, ou d’aucune nation guerrière, aient jamais fait représenter des pièces dans leur camp, encore moins y aient joué des rôles. […] Les Comédiens n’ont pas droit de bourgeoisie et ne sont pas mis au rang des citoyens Romains, quoique nés à Rome.

54. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

Il peut se faire aussi que ce ne soit qu’une imitation de la réalité, comme dans ces batailles navales où les Romains flateurs représentoient la victoire d’Actium. […] » Personne n’ignore la dépense excessive des Grecs & des Romains en fait de Spectacles, & sur-tout de ceux qui tendoient à exciter l’attrait de l’émotion. […] On sait les dépenses immenses des Romains pour élever des Théâtres, des Amphithéâtres & des Cirques, même dans les Villes des Provinces. […] » Quant aux beaux Arts qui préparent les lieux de la Scène des Spectacles, c’était une chose magnifique chez les Romains. […] Elles sont bien d’une autre conséquence pour nous, que les Vestales ne l’étaient pour les Romains.

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