« Toutes ces piéces de Théâtre, dit un célébre Auteur, ne sont que de vives représentations de passions, d’orgueil, d’ambition, de jalousie, de vengeance, & principalement de cette vertu Romaine, qui n’est autre chose qu’un furieux amour de soi-même.
« Je veux bien, dit d’Aubignac, qu’en cet endroit, saint Thomas parle des histrions au sens des derniers siècles, et qu’il comprenne sous ce nom les acteurs des poèmes dramatiques ; Car, si l’on n’entendait par ce terme que les Mimes et les Farceurs, son autorité serait encore plus avantageuse aux autres, que l’on ne pourrait pas condamner contre la résolution de ce grand Théologien, qui serait favorable à ceux-là même que les Grecs méprisaient, que les Romains tenaient infâmes, et que jamais on ne leur doit comparer. »
Voici ces vers fameux : « Pour mérite premier, pour vertu singulière, Il excelle à traîner un char dans la carrière, A disputer des prix indignes de ses mains, Et se donner lui-même en spectacle aux Romains. » La comédie peut tout au plus corriger des ridicules, mais jamais guérir des passions. […] Ce Prince avait les faiblesses des Empereurs Romains, il aimait les apothéoses, etc. […] « Nudum ad spectacula vultum erigit, et tota, fugit agnoscendus arena, cedamus tunica de faucibus aurea cum se porrigat. » Le Gladiateur qu’il combattait, était honteux de se battre avec lui, et de vaincre un homme de cette haute naissance : «Ignominiam graviorem pertulit omni vulnere cum Graccho jussus pugnare secutor. » Ces excès sont-ils croyables dans des âmes Romaines ?
L’Historien Joseph passa de l’Asie chez les Romains. […] Celui qui veut composer une Tragédie tâche d’être souvent au milieu des Grecs & des Romains ; il lit de nombreux volumes, il s’éfforce de faire connaissance avec les Héros qu’il prétend faire revivre : Les Auteurs de notre Opéra doivent à son imitation, chercher la compagnie des personnages qu’ils font agir.