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345. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre I. Est-il à propos que la Noblesse fréquente la Comédie ? » pp. 3-19

Il n’osa pas commencer à Rome ses folies théâtrales, un reste de pudeur lui fit craindre les yeux des Magistrats et du peuple.

346. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

L’impudence à se louer soi-même sans ménagement, la cabale qui paie des admirateurs, tout cela en impose par un ton hardi & ferme, par l’excès même, dont il reste toujours quelque chose, lors même qu’on en rabat. […] Son discours de réception est comme l’acte de contrition du Berger pénitent, ce fut un discours sur l’amour : ouvrage médiocre, imprimé avec mille autres futilités qui forment l’immense compilation de ses œuvres, en six volumes in-folio, où l’on a fort peu consulté les intérets de sa gloire ; car il n’y a gueres que son Aminthe & sa Jérusalem délivrée qui méritent l’impression ; tout le reste, en dévoilant les mysteres de son cœur & les foiblesses de son esprit, ne fait que dégrader cet homme célebre.

347. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

Si des exemples attachés à des Lettres mortes, confiés à des dépositaires inanimés, ont toutefois une sorte d’ame, un reste de leur antique chaleur ; quelle sera leur force & leur vie lorsqu’ils renaîtront dans l’action, qu’ils seront vivifiés par le feu du mouvement, qu’ils parleront eux mêmes, au cœur, à l’oreille, à l’œil, avec toute la grandeur des sentimens, avec tous les charmes de la voix, avec toute l’éloquence du geste ? […] Nous allons suivre les traces de ces grands guides dans la seconde partie de ce discours, où il nous reste à porter nos regards, autant qu’il convient & qu’il est permis de le faire, sur les spectacles publics, pour juger par eux mêmes de ce qu’ils sont, & de l’Ecole utile ou pernicieuse qu’il nous offrent pour les mœurs. […] Des oisifs de toute espece, des paresseux de profession, dont l’unique affaire est de ne rien faire ; l’unique soin, celui de n’en point prendre ; l’unique occupation, celle de tromper leur ennui : passant de la table aux cercles ou au jeu, & de là aux Spectacles, pour y assister sans goût, sans discernement, sans fruit ; fort satisfaits au reste d’avoir rempli le vuide d’un temps qui leur pesoit.

348. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

Au reste, mon dessein n’est point de le suivre pas à pas, ni de copier son plan. […] La corruption des cœurs n’en a pas chassé la pudeur ; ce n’est plus qu’un faible reste, il est vrai ; mais il se ranime encore, l’on aime au moins à s’en parer. […] Le reste est un ornement de bienséance qui rendrait peut-être ses autres qualités plus aimables, mais qui ne contribuerait pas à les lui faire acquérir.

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