Nous nous imaginons facilement que ceux qui remarqueront en nous ces mêmes défauts qui sont dans les grands hommes, jugeront que nous leur sommes semblables en tout le reste.
Au reste, on ne prétend pas ici blâmer les Tragédies qui se représentent dans plusieurs Colleges, 1°.
Je conviens, sans peine, qu’il y a eu des temps où les mœurs étaient moins respectées sur le Théâtre qu’elles ne le sont à présent dans nos Comédies ; mais il n’est pas moins vrai, pour cela, que dans le Théâtre, tel qu’il est actuellement, il reste encore bien de la corruption.
Si c’est être doux, humble, chaste, mortifié, pieux, si c’est porter les ornemens de chrètiens, alors nos Adversaires sont de bons chrétiens, & nous sommes des fous, & des fantasques, en nous contentant de ce que la necessité & la commodité demande, & regardant le reste comme superfliu. […] Mais au moindre revers funeste, Le masque tombe, l’homme reste ; Et le héros s’évanouit. […] Tout est dit, le tour, le style qui semblent diversifier la pensée, & en donner des nouvelles, ne sont qu’une espece de fard ; quand on les en dépouille pour les reduire à leur juste valeur, on peut bien dire le masque tombe l’homme reste, la nouveauté s’évanouit. […] Le masque tombe, l’homme reste, Et Corneille s’évanouit, Et Racine, Moliere, Crebillon, &c. s’évanouissent.