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106. (1705) Traité de la police « Chapitre premier. Des Spectacles anciens, leur origine, leur division, leurs dérèglements, et les Lois qui ont été faites pour les réformer. » pp. 434-435

Les Grecs ont varié trois fois dans leurs représentations comiques ; ce qui a distingué leurs Comédies en vieille, moyenne et nouvelle. […] Les jeux étaient attachés à certains jours des mois, et ces jours tombaient quelquefois au Dimanche ; la représentation commençait dès le grand matin jusqu’à midi, recommençait après dîner jusqu’à l’entrée de la nuit ; et la licence était toujours beaucoup plus grande à la fin qu’au commencement : les dépenses enfin y étaient excessives, et c’était à qui en donnerait de plus extraordinaires et de plus magnifiques. […] Par cette même Loi, pour ne pas jeter le Peuple dans la tristesse, par une trop grande austérité sur cette matière des spectacles, ne ex nimia harum restrictione tristitia generetur ; ils permirent la représentation des autres jeux, à condition d’en retrancher toutes sortes de licences contraires à l’honnêteté, et aux bonnes mœurs.

107. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Ce qui vous doit faire voir que ce que Saint Cyprien dit dans la suite de plus fort en parlant des Comédies, ne doit aussi s’entendre que d’une simple représentation des crimes passés. […] Si vous n’entendez par une telle Comédie qu’une représentation d’une action passée, sans songer ni à la bonté ni à la malice de l’action : cette représentation n’a d’abord rien de méchant dans mon idée, et je la crois permise ; mais venez au fait, et mettez cette représentations sur le Théâtre, vous y trouverez toujours quelque circonstance bonne ou mauvaise, par laquelle elle sera permise ou défendue. […] C’est ce que je puis assurer, non par la simple lecture que j’en ai faite ; mais par les représentations que j’en ai vues. […] Quel gros volume ne ferait-on pas si on voulait ramasser tous les endroits sales et dangereux soit dans la Poésie, soit dans la représentation de toutes les Comédies. […] Que feront, continue Lactance, les jeunes hommes, et les jeunes filles voyant toutes ces représentations ?

108. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE II. » pp. 18-28

On entend par-là tout lieu public ou privé où il s’assemble du monde pour voir la représentation, quiconque y paroît se donnant en spectacle, encourt la peine d’infamie. […] Cette réforme rendit les Histrions plus circonspects, elle introduisit insensiblement la Religion sur le théâtre ; les Confreres de la Passion au commencement du XV. siécle succéderent aux Troubadours : mais des piéces qui ne rouloient que sur des mystéres, étant peu propres au divertissement du peuple, ils ajouterent aux représentations des farces licentieuses assorties au gout corrompu du tems.

109. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « IV. S’il est vrai que la représentation des passions agréables ne les excite que par accident.  » pp. 10-18

S’il est vrai que la représentation des passions agréables ne les excite que par accident. Vous dites que ces représentations des passions agréables, « et les paroles de passions dont on se sert dans la comédie » ne les excitent qu’indirectement, « par hasard, et par accident, comme vous parlez ; et que ce n’est pas leur nature de les exciter »Pag. 46-47 [« Lettre d’un théologien », page 47].

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