/ 385
23. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XII. Du temps que l’on perd à la Comedie, et aux autres spectacles de même nature. » pp. 269-279

Elle remplit l’imagination de vaines chimeres, qui l’occupent incessamment, et qui la troublent lors qu’on auroit besoin de s’appliquer à d’autres objets. […] Qu’y a-t-il mesme de plus propre à inspirer du degoust pour ces saintes occupations, que les vains fantômes dont tout ceci remplit ordinairement l’esprit ?

24. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92

Je n’ai jamais blâmé qu’avec peine ; rempli de plaisirs, j’approuve avec avidité, et la louange ne me paraît voluptueuse que quand je trouve à la donner. […] Il aurait été à désirer qu’au milieu de tant de beautés qui composent cet Ouvrage, M. de Voltaire se fût permis de remplir son objet ; c’était la catastrophe de l’orgueil et de l’ambition ; tout annonçait un exemple terrible des précipices dans lesquels ces cruelles passions entraînent un grand homme.

25. (1678) Maxime LXXXI « LXXXI » pp. 39-41

Ainsi on sort de la Comedie le cœur si rempli de toutes les douceurs de l’amour, & l’esprit si persuadé de son innocence, qu’on est tout préparé à recevoir ses premieres impressions, ou plûtost à chercher l’occasion de les faire naître dans le cœur de quelqu’un, pour recevoir les mesmes plaisirs & les mesmes sacrifices que l’on a veûs si bien representez sur le theatre.

26. (1675) Traité de la dévotion « Prière. » p. 68

Ô Mon Dieu, mon divin Sauveur, viens remplir mon âme de ces douceurs que tu communiques à tes fidèles serviteurs ; donne-moi le pain descendu des cieux, la vraie manne et le pain des Anges qui me fasse goûter des plaisirs lesquels étouffent le sentiment des plaisirs du monde, et le goût de ses divertissements ; que tes sabbats fassent mes délices ; que ta parole me soit plus douce que le miel, et que les rayons de miel ; et que la méditation des joies que tu me prépares dans ton ciel me ravisse de telle manière, que je ne sois plus ni au monde ni à moi, mais que je sois tout entier à toi.

/ 385