/ 486
61. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Lettre sur la Comédie de l’Imposteur » pp. 1-124

Il lui demande d’abord « ce qu’on fait à la maison », et en reçoit pour réponse que « Madame se porte assez mal » ; à quoi, sans répliquer, il continue : « Et Panulphe ?  […] Il continue ; et supposant que ce qu’il s’imagine est une vérité, il dit qu’« il la veut marier avec Panulphe, et qu’il croit qu’elle lui obéira fort volontiers quand il lui commandera de le recevoir pour époux ». […] Enfin elle fait son message, et il le reçoit avec une joie qui le décontenance, et le jette un peu hors de son rôle : et c’est ici où l’on voit représentée mieux que nulle part ailleurs, la force de l’amour, et les grands et les beaux jeux que cette passion peut faire par les effets involontaires qu’il produit dans l’âme de toutes la plus concertée. À peine la Dame paraît, que notre Cagot la reçoit avec un empressement, qui, bien qu’il ne soit pas fort grand, paraît extraordinaire dans un homme de sa figure. […] Il continue par des excuses « des bruits qu’il fait tous les jours pour les visites qu’elle reçoit », et la prie de ne pas croire « que ce qu’il en fait soit par haine qu’il ait pour elle ».

62. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II. Excellentes raisons qui ont porté les Pères de l’Eglise à condamner les Comédies, et à les défendre aux Chrétiens. » pp. 12-28

L’esprit de grâce est celui que le Chrétien reçoit dans son baptême, et qui le fait agir par les principes de la foi. […] « Nous n’avons pas reçu l’Esprit du monde, mais l’esprit de Dieu ; afin que nous connaissions les dons que Dieu nous a faits. »1. […] Hé quoi, n’avons-nous reçu le Sacrement de salut, que pour nous rendre plus coupables, et pour nous souiller bien davantage que nous ne l’étions, par une prévarication tout à fait criminelle ? […] Comme innocents, si par sa miséricorde ils ont conservé la grâce qu’ils avaient reçue dans leur Baptême ; ou comme criminels, s’ils l’ont perdue par quelque péché mortel. […] vous vous persuadez qu’allant voir une Comédienne jouer sur un Théâtre, votre âme n’en reçoive aucune blessure ?

63. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

Il y a beaucoup de personnes qui assurent qu’ils n’ont jamais reçu aucune impression mauvaise par la Comédie ; mais je soutiens ou qu’ils sont en petit nombre, ou qu’ils ne sont pas de bonne foi, ou que la seule raison par laquelle la Comédie n’a pas été cause de la corruption de leurs mœurs, c’est parce qu’elle les a trouvés corrompus, et qu’ils ne lui ont rien laissé à faire sur cette matière. [...] […] La créature y chasse Dieu du cœur de l’homme, pour y dominer à sa place, y recevoir des sacrifices et des adorations, y régler ses mouvements, ses conduites et ses intérêts, et y faire toutes les fonctions de Souverain qui n’appartiennent qu’à Dieu, qui veut y régner par la charité qui est la fin et l’accomplissement de toute la Loi Chrétienne. […] Mais pour pousser encore davantage cette matière sans sortir pour cela des bornes de la vérité : peut-on appeler tout à fait honnêtes des ouvrages, dans lesquels on voit les filles les plus sévères écouter les déclarations de leurs amants, être bien aises d’en être aimées, recevoir leurs lettres et leurs visites, et leur donner même des rendez-vous ? […] Vous ne devez donc, conclut cet Auteur, trouver rien de doux à vos oreilles, que ce qui nourrit votre âme et la rend meilleure ; et il faut particulièrement vous appliquer à détourner du vice cet organe qui nous a été donné de Dieu pour entendre sa Vérité, et recevoir sa Doctrine. […] Et s’ils chantent, il faut, dit saint Augustin, que ce soit des Psaumes, des Hymnes et des Cantiques spirituels, afin que par le plaisir qui touche l’oreille, l’esprit encore faible s’élève dans les sentiments de piété, et qu’etant plus ardemment touché de dévotion par les chants animés de la parole divine, il reçoive avec plus de respect et de douceur les vérités qu’elle renferme et s’en occupe plus utilement.

64. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VII. De l’inconséquence de quelques prêtres ignorants envers les Comédiens, et de leur fanatisme mis en opposition avec l’autorité du pape et avec la conduite éclairée du haut clergé et des ecclésiastiques sensés en France. » pp. 134-140

L’évêque de Versailles le reçut dans le sein de l’église, et fit faire pour lui les dernières prières. […] C’est le cardinal de Richelieu, ce célèbre ministre d’état, prince de l’église apostolique et romaine, qui, en accueillant la troupe de bouffons qui venait se fixer à Paris, fit, aux comédiens qui voulaient s’y opposer, cette belle réponse, qu’il ne fallait jamais condamner personne sans l’entendre ; et il usa de son autorité pour faire recevoir cette troupe de bouffons à l’hôtel de Bourgogne.

/ 486