Soit qu’il ait reçu quelque ordre de le composer, soit qu’il n’ait écouté que son goût ou son intérêt, cet éloge perpétuel des Grands, souvent avec fadeur, presque toujours avec excès, les met, comme des Divinités, si sort au-dessus des atomes qui naissent dans la foule des êtres, qu’on ne peut les voir qu’avec admiration & frayeur. […] La vertu la plus austère recevoir des leçons du théatre ! […] Un Actionnaire dont les soupirs avoient été mal reçus, manqua de respect pour une Actrice.
L’ordonnance de François I, 1539, défend à toute sorte de personnes de recevoir & de loger des gens masqués & déguisés, d’aller masqué & déguisé dans les villes & campagnes, sous peine de confiscation de corps & de biens. […] Arrivés au bout del Pardo, les Cardinaux firent mille tours de souplesse pour réjouir Sa Sainteté ; ils jetoient leurs chapeaux en l’air, & se trouvoient assez juste dessous pour les recevoir sur leur tête ; ils se tenoient de bout sur leurs mules, & les faisoient courir. […] Il y a pourtant une mascarade autorisée par les loix & reçue dans les Parlemens, c’est la Basoche.
Alors les pompes de Satan se déploient dans tout leur éclat, le goût de la parure et de la vanité se communique de rang en rang, les yeux s’ouvrent, ainsi que les oreilles, et le cœur reçoit la moisson de tout ce que la corruption a recueilli pour empoisonner les âmes. […] Les amateurs des Spectacles espèrent-ils donc que vous leur direz un jour, venez mes bien-aimés, venez recevoir des Couronnes immortelles, parce que vous avez plus fréquenté les Théâtres, que mes Temples ; parce que vous vous y êtes remplis des maximes d’un monde que j’ai maudit ; parce que vous y avez enivré vos sens de tout ce que ma loi condamne ; parce que vous y avez cherché tout ce que votre Baptême vous défendait ; parce que vous y avez sacrifié au Démon l’ennemi de mon Eglise, l’ennemi de toute vérité : et vous mes Saints, qui avez pleuré, gémi, crucifié votre chair pour ma gloire et pour mon amour, allez au feu éternel. […] En effet le temps de la Confession arrive, et comme on sent qu’on ne veut pas interrompre la coutume d’aller au Théâtre, on s’éloigne des Sacrements, et l’on finit par n’en plus recevoir ; mais, afin que les remords ne viennent pas troubler les plaisirs, ni la fausse sécurité dans laquelle on veut vivre, on cherche avec avidité, soit dans les livres des impies, soit dans leurs discours, des prétextes pour ne plus rien croire.
que votre manière d’agir ne ressemble pas non plus à la sienne ; faites un usage raisonnable de vos richesses, ne soyez pas aussi avide ou si passionné à les accumuler, ne tenez pas aussi honteusement à des biens superflus ; employez-en du moins une partie à faire des bonnes œuvres, à prouver que vous êtes bon citoyen, bon père et bon ami, et surtout à soulager ceux qui manquent du nécessaire ; ils vous béniront, et vous recevrez de tout le monde les louanges dues à un homme sensible et libéral. […] Et si l’auteur, d’ailleurs aussi excusable et aussi estimable qu’un autre, s’étant conformé à un ordre de choses, ou à un usage qu’il a trouvé établi et bien reçu, pour faire plus d’effet encore, pour nous causer une plus profonde impression et une plus grande colère contre ce grand méchant, ne l’a pas fait en même temps voleur, assassin, empoisonneur, c’est qu’il ne l’a pas voulu ; car ces défauts sont concevables aussi dans le cœur d’un tel homme, et leurs traits ne nuiraient pas beaucoup plus à la vraisemblance du tableau.