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74. (1731) Discours sur la comédie « Lettre à Monsieur *** » pp. -

Je ne puis vous exprimer le plaisir que cette Lettre m’a donné : car outre que tout le monde doit être édifié des sentiments humbles et chrétiens dont elle est pleine, je vois avec joie que quelques mots un peu trop forts qui m’avaient échappé dans les Discours ne tombent que sur un Fantôme, et sur un Auteur inconnu, qui pour défendre la Comédie, s’est servi mal à propos du nom ou du moins des qualités d’un Prêtre et d’un Religieux tel que le R.

75. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Toute la difference qui se trouue entre ces spectacles là contre quoy on ne dit mot, & ceux que donnent les Comediens contre lesquels on murmure, consiste dans le langage, & dans la qualité des Acteurs. […] Ils n’attendent pas mesme que le trauail soit parfait, ils produisent vn premier Acte, & puis vn second, & vn troisiéme, & ne refusent pas l’ápuy des gens de qualité qui vantent la bonté de leurs ouurages. […] Il faut ájoûter à ces áuantages qu’il n’y a guere de gens ce qualité qui ne soient bien aises de regaler les Comediens qui leur ont donné quelque lieu d’estime, ils tirent du plaisir de leur conuersation, & sçauent qu’en cela ils plairont au Roy, qui souhaite que l’on les traitte fauorablement. […] Les Comediens sont quelquefois ápelez en visite, ou à la ville, ou à la campagne, quand vn Prince ou vne personne de qualité veut donner chez soy le diuertissement de la Comedie. […] Cette Troupe est asseurement belle, forte & acomplie, on void toûjours chez elle force gens de qualité & de grandes assemblées, & elle se dispose de donner au Roy des marques de sa reconnoissance, & de luy faire gouster les fruits de ses soins dans ses plaisirs qu’elle luy prepare.

76. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Le point d’honneur n’est autre chose que la bravoure, et la bravoure est une qualité estimable dont il est beau de se piquer : elle convient surtout à une Noblesse généreuse appelée par sa naissance, ses privilèges et les vœux qu’elle en a faits, à la défense de l’Etat. On a reconnu que la valeur dépendait beaucoup de l’habitude et cette observation engage le Gouvernement à dissimuler quelquefois les abus d’une qualité qui, dans les occasions où l’Etat doit l’employer, ne peut jamais être excessive. […] La complaisance d’un Auteur à peindre dans ses personnages les mœurs et les caractères de ses compatriotes, c’est-à-dire de donner à ses Héros des Vertus que l’histoire leur refuse, et qui sont communes dans sa Patrie, me paraît louable en ce que c’est un moyen d’entretenir ces bonnes qualités dans la Nation, de les faire aimer davantage et de captiver l’attention du spectateur en l’intéressant pour des Vertus et des bonnes qualités qu’il a lui-même ; c’est sans doute le motif qui a porté Racine à donner à ses Héros la politesse et la galanterie Françaises, et ce ne sont que des gens de mauvaise humeur qui peuvent trouver que ces Héros y aient perdu. […] « Je connais tels de mes écoliers, dit le maître d’armes dans Timon Le Misanthrope, qui n’oseraient jamais se battre s’ils n’étaient sûrs de le faire sans péril. »ak Si les Spadassins sont haïssables vous m’avouerez que les lâches ne le sont pas moins ; la valeur est le seul rempart que la nature ait accordé aux hommes contre la violence : c’est l’unique obstacle que les Rois puissent opposer à l’ambition de leurs voisins ; c’est à la valeur qui menace et fait trembler les Machiavels, qu’on doit le salut et la tranquillité des Etats : tout homme qui n’a pas cette qualité de l’âme, peut avec raison être méprisé : on ne mérite pas la part que l’on a dans les biens de la Patrie quand on n’a pas le courage de la défendre. […] Vous n’affectez apparemment cette opinion que pour faire croire que la bravoure gâte les mœurs de la nation ; je sais bien que si tous les hommes étaient bons et sages, la valeur serait la plus inutile de toutes les qualités : mais puisque l’ambition, l’injustice, l’oppression, la cruauté l’ont rendue si nécessaire depuis Nimbroth al jusqu’aujourd’hui, et que probablement elle ne le sera guère moins dans les siècles à venir ; il est très sage de la faire aimer et de la nourrir par de grands applaudissements.

77. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

Elle leur a donc fait part à tous des qualités propres à régler leur conduite, & à se rendre des Citoyens utiles. Je conviendrai, sans peine, qu’elle a varié ses dons même à l’égard de cette derniere qualité : ce qu’on en peut conclure, c’est que tous ne remporteroient pas les mêmes avantages de la nouvelle Ecole. […] Les autres iroient un peu plus loin ; & aux qualités qui forment l’homme de probité, ils joindroient assez de connoissances sur les liens de la Société, pour s’acquitter convenablement des Charges du second Ordre, soit dans la Magistrature, soit dans l’Administration.

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