» Saint Clément d’Alexandrie10 persuadé que l’amour se glisse dans le cœur par les yeux, parle avec force contre cet abus : Il reproche aux Chrétiens de quitter toute pudeur avec leurs habits, et de l’ensevelir dans les bains ; plus immodestes que les anciens Athlètes, qui du moins gardaient quelques bienséances. Les femmes, ajoute-t-il, ne cherchent qu’à faire montre de leur beauté, en se dépouillant de la pudeur avec les habits ; mais par là même elles sont convaincues malgré elles d’être méchantes. « Viris autem et fœminis communia aperta sunt balnea et inde exuuntur ad intemperantiam (a visu enim amor proficiscitur, (perinde ac si sit eis pudor in lavacro obrutus. ... Atque veteres quidem Athletæ virum nudum ostendere erubescentes dum certamen peragebant accintis subligaculis servabant verecundiam : Istæ autem dum simul cum tunica pudorem exuerint, volunt quidem videri, pulchræ, similiter autemmalæ vel invitæ convincuntur.) » Les Vierges Chrétiennes ne rougissent pas de ce désordre : Saint Cyprien11 leur en fait voir l’énormité, avec cette sublime éloquence que la Religion seule peut inspirer : « Que dirai-je, des Vierges qui se vont laver dans les bains publics, et qui prostituent aux yeux lascifs, des corps consacrés à la pudeur ? […] Du bain vous en faites un spectacle, et l’on ne voit point sur le Théâtre, des choses plus déshonnêtes, que celles que vous y faites : Toute honte est bannie, l’on y quitte la pudeur avec les habits ; et les membres vierges deviennent en proie aux regards impudiques.
Qui que vous soyez, Prêtre ou Religieux, quoi qu’il en soit, Chrétien qui avez appris de Saint Paul que ces infamies ne doivent pas seulement être nommées parmi les fidèlesb, ne m’obligez pas à répéter ces discours honteux : songez seulement si vous oserez soutenir à la face du ciel, des pièces où la vertu et la piété sont toujours ridicules, la corruption toujours excusée et toujours plaisante ; et la pudeur toujours offensée, ou toujours en crainte d’être violée par les derniers attentats, je veux dire par les expressions les plus impudentes, à qui l’on ne donne que les enveloppes les plus minces. […] Mais il n’est pas nécessaire de donner le secours du chant et de la musique à des inclinations déjà trop puissantes par elles-mêmes ; et si vous dites que la seule représentation des passions agréables dans les tragédies d’un Corneille et d’un Racine, n’est pas dangereuse à la pudeur, vous démentez ce dernier, qui, occupé de sujets plus dignes de lui, renonce à sa Bérénice, que je nomme parce qu’elle vient la première à mon esprit ; et vous, qui vous dites Prêtre, vous le ramenez à ses premières erreurs.
Rousseau veut instituer à Genève, sont les rendez-vous du déshonneur, et les sources de la corruption ; en un mot, toute femme qui s’expose en public, est une femme sans pudeur, la perte de la pudeur entraîne celle de l’honnêteté qui est l’âme des bonnes mœurs : nos femmes vivent en public, elles n’ont par conséquent ni pudeur, ni vertu. […] Il suppose qu’on lui répond que la pudeur n’est rien, et il s’attache à prouver que la pudeur est inspirée aux femmes par la nature. […] La pudeur naturelle interdit-elle aux femmes la société des hommes ? […] Rousseau, la pudeur est non seulement une vertu, mais la première vertu d’une femme : sans la pudeur une femme est coupable et dépravée. […] Rousseau donne à la pudeur.
Dans le Traité des Spectacles Quand même la sainte Ecriture ne défendrait pas aux Chrétiens d'aller aux Spectacles, la pudeur le leur devrait défendre: Lors que l'Ecriture commande quelque chose, elle exprime ce qu'elle commande ; mais lors qu'elle fait quelque défense, il y a des choses si honteuses, qu'elle trouve plus à propos de les défendre seulement en général, sans les exprimer en particulier. […] Il ne lui a pas même permis d'avoir une pensée d'impureté : Comment donc peut-il prendre plaisir aux représentations de l'impureté, et comment s'exposera-t-il à perdre toute pudeur dans ces Spectacles, pour pécher après avec plus d'audace ? […] Mon cher Frère, Comme nous avons de l'affection et de la déférence l'un pour l'autre, il vous a plu de me demander mon sentiment sur le sujet d'un Comédien de votre Pays, qui exerce encore ce métier, et instruit la jeunesse, non pas à se bien conduire, mais à se perdre; enseignant aux autres le mal qu'il a appris, s'il doit être reçu dans notre communion: Je vous dirai, qu'il me semble, que le respect que nous devons à la majesté de Dieu, et l'ordre de la discipline Evangélique , ne peuvent souffrir que la pudeur et l'honneur de l'Eglise soient souillés par une si dangereuse contagion.