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326. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Le choix qu’elle a fait de Vôtre Personne pour la charge la plus importante de l’Estat, l’ame & le soûtien de toutes les autres charges, a esté ápuyé sur vôtre propre merite, à qui vous deuez-toute Vôtre gloire, sans que la brigue y ayt eu la moindre part. […] Ils meprisent l’original sur de méchantes cópies que l’on leur expose, comme auant que d’auoir veu vne ville que nous depeint vn Voyageur chagrin à qui elle n’a pas plû, nous en formons vne triste image que l’objet dement quand nous la voyons de nos propres yeux. […] Comme les talens sont diuers, l’vn n’est propre que pour le sereux, l’autre que pour le Comique & Iodelet auroit aussi mal reüssi dans le rôle de Cinna, que Bellerose dans celuy de Dom Iaphet d’Armenie. […] Ils ont soin de le tenir toûjours propre, & que rien ne choque la veüe ny sur le Theâtre, ny aux Loges, ny au Parterre. […] Elle ne paye rien, & cet áuantage considerable luy a esté acordé de bonne grace soit pour son propre merite, soit en faueur d’vn de ses proches parens qui est de la Troupe, & en toutes manieres vn tres excellent Comedien.

327. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE II. Réponse aux objections qu'on tire de saint Thomas pour justifier les Spectacles, et aux mauvaises raisons qu'allèguent ceux qui croient pouvoir les fréquenter sans péché. » pp. 55-63

Rien n'est moins propre à produire cet effet que les récits passionnés, et les airs tendres, qui ne font tant de plaisir, que parce qu'en les entendant, l'âme s'abandonne à l'attrait des sens.

328. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

Leur face nous semble déjà bien sévère, la nature n’appréhende que trop leurs difficultés, sans qu’on leur ôte tout ce qui leur reste de crédit, en faisant voir leurs entreprises, et leurs fins toujours malheureuses : déjà les hommes ne sont que trop portés, à l’ambition, à l’ennui, aux vanités, aux colères, aux vengeances, aux injustices qui cherchent leur propre intérêt dans la ruine des autres, et qui pensent bien acquérir tout ce qu’ils peuvent usurper ?

329. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132

A la cour, où d’agréables farceurs jouent tous les personnages qu’ils croyent propres à faire leur fortune, la beauté avec ses charmes, la politique avec ses intrigues, l’orgueil avec son luxe, la comédie avec ses traits efféminés, l’hypocrisie avec ses dissimulations, la volupté avec se délicieux repas, le bal & le spectacle avec leur mélange des deux sexes, hélas ! […] Vous, qui, quand vous seriez chastes avec les hommes, ne l’êtes jamais avec vous-mêmes, êtes éprises d’amour pour votre beauté, ou naturelle, ou artificielle, qui pointes & enluminées comme des idoles par vos propres mains, vous offrez aux regards d’une foule d’insensés adorateurs, qui ne vous regardent qu’avec des yeux lascifs, & dont les crimes sont comptes pour autant de conquêtes & de triomphes dont vous repaissez votre passion & votre vanité. […] Suffrage médiocre d’un homme qui jamais de Lucain ne distingua Virgile, & qui n’estimoit ses propres tragédies que par l’argent qui lui en revenoit.

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