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25. (1705) Traité de la police « Chapitre premier. Des Spectacles anciens, leur origine, leur division, leurs dérèglements, et les Lois qui ont été faites pour les réformer. » pp. 434-435

Quoique par une superstition affreuse ces Anciens engagés dans l’erreur du Paganisme, fissent entrer la Religion dans tous ces spectacles profanes, ils ne s’y comportaient pas néanmoins avec plus de sagesse, d’humanité et de modestie ; les nudités, les paroles et les postures impudiques, l’effusion du sang des Acteurs, la perte de leur vie, les cruels combats contre les bêtes féroces en faisaient souvent les principales circonstances, et selon eux les plus grands agréments. […] Elle défend enfin d’en représenter aucuns le jour du Dimanche, pour ne pas confondre, dit cette Loi, une solennité toute divine avec ces spectacles profanes. » EntreL. 1. […] ne les regardaient point, et s’émancipaient d’y contrevenir ; cela donna lieu à une Loi de Théodose le Jeune, et de Valentinien de l’an 425. « Elle porte de nouvelles défenses, de représenter aucuns jeux, soit du théâtre, soit du cirque le jour du Dimanche, et y ajoute les jours de Noël, de l’Epiphanie, de Pâques, les cinquante jours d’entre Pâques et la Pentecôte, et les Fêtes des Apostres, afin, dit cette Loi, qu’en ces saints jours, le Peuple n’étant point distrait par des plaisirs profanes, put appliquer tout son esprit au service de Dieu.

26. (1695) Preface [Judith, tragedie] pp. -

Quand je parle si avantageusement des matières saintes, je ne prétends pas exclure les Sujets profanes, quand ils sont traités sagement, et purgés de tout ce qui peut offenser la pudeur, et révolter le Spectateur raisonnable. […] Veut-on consacrer le Théâtre aux matières profanes, aux événements les plus horribles, aux parricides, aux empoisonnements, aux passions outrées, aux amours incestueuses.

27. (1731) Discours sur la comédie « MANDEMENT DE MONSEIGNEUR L’EVEQUE DE NIMES, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 352-360

Mes très chers Frères, Nous voyons avec douleur depuis quelque temps, l’affection et l’empressement que vous avez pour les Spectacles, que nous avons si souvent déclarés contraires à l’esprit du Christianisme, pernicieux aux bonnes mœurs, et féconds en mauvais exemples, où sous prétexte de représentations et de musiques innocentes par elles-mêmes, on excite les passions les plus dangereuses, et par des récits profanes et des manières indécentes, on offense la vertu des uns, et l’on corrompt celle des autres. […] Nous adorerons le Dieu des Armées, et nous substituerons des spectacles de Religion, aux spectacles impurs et profanes dont vous n’avez été que trop enchantés.

28. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

Jeux profanes. […] Est-il surprenant que l’autorité publique ait mis le sceau à ces actions religieuses, et qu’elle ait refusé de le mettre à nos dissolutions profanes ? […] Il est même vrai qu’ils s’étaient si fort décriés par le mélange des choses profanes, qu’il eût été honteux de recueillir leur succession. […] La Reine Catherine de Médicis a la première introduit en France la comédie profane, pendant les dissolutions énormes du règne de son troisième fils, époque bien digne d’un tel établissement. […] Il est donc certain que jamais la comédie profane, Italienne ou Française, n’a été légalement autorisée dans aucun Parlement.

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