Si la Nation se glorifie des beaux Ouvrages de Théâtre que ses Auteurs ont produit, le Recueil des Opéra Comiques doit lui faire honte.
Ce genre de spectacle se perfectionna peu à peu, et les différents degrés par lesquels il passa produisirent plusieurs sortes de comédies.
Ce saint Docteur examine d’abord, dans l’Homélie 15. au peuple d’Antioche cette question, si c’est un péché d’aller à la Comédie, par ces paroles : « Plusieurs s’imaginent qu’il n’est pas certain que ce soit un péché de monter sur le Théâtre, et d’aller à la Comédie : mais quoiqu’ils en pensent, il est certain que tout cela cause une infinité de maux ; car le plaisir que l’on prend aux spectacles des Comédies, produit l’impudence, et toutes sortes d’incontinences.
Pourquoi donc les Pasteurs de l’Eglise, après avoir observé que la Comédie produit de mauvais effets sur plusieurs personnes, ne pourront-ils pas la condamner absolument ? […] , qui dit le faux comme le vrai, que Charlemagne donna la Provence à ses Bouffons et à ses Mimes, qui produisirent dans le pays ce grand nombre de Poètes qui parurent dans la suite. […] Ces commencements tendaient néanmoins à produire en peu de temps des Comédiens de toute espèce. […] Si une âme si pure, si sainte, si élevée a été quelque temps sans connaître le mal que faisait en elle la lecture des Romans, doit-on attendre que les gens du monde apercevront aisément le mal que produisent dans eux les Comédies ? […] Il gémit sur les désordres que les pièces de Théâtres produisent, et ne les croit pas moins grands que ceux que produisaient autrefois tous ces spectacles, contre lesquels les Pères de l’Eglise criaient si fort. « Combien de personnes fort chastes, dit-il, qui y sentent exciter des passions, dont elles ne s’apercevaient pas auparavant, et qui par là donnent insensiblement accès au dérèglement.