Si Madame de Maintenon qui avoit contribué à l’en éloigner, avoit voulu l’y ramener, elle eût combattu ses propres principes, & détruit ses exhortations : elle imagina d’avoir un théatre chez elle, où le choix des piéces, ma décence des représentations, la pieté des acteurs & des actrices, écartant les dangers des spectacles publics, pussent calmer les allarmes que donne la vertu.
Batteux 7, le Public à qui Aristophane se proposoit de plaire ; & il y réussit sans peine, parce qu’il étoit satyrique par méchanceté, ordurier par corruption de mœurs, impie par principe & par goût. […] Dans le tome III de ses Principes de Littérature, cinquieme édition. […] Tome III de ses Principes de Littérature, cinquieme Edition. […] Cæterùm abolitos paullatim patrios mores, funditùs everti per accitam lasciviam, ut, quod usquam corrumpi, & corrump re queat, in urbe visatur, degeneretque studiis externis juventus, gymnasia & otia & turpes amores exercendo, Principe & Senatu auctoribus : qui non modò licentiam vitiis permiserint, sed vim adhibeant.
C’est au magistrat à poursuivre & à punir la corruption qui en est le principe. […] On n’est si zélé pour la tolérance que quand la foi est douteuse : la piété ne se fait pas de chimeres pour les combattre, ou plutôt pour ébranler la vérité, & remplir l’imagination d’idées fausses, & de principes de libertinage & d’irréligion. Les comédiens seroient louables de refuser ces pieces par ce motif : mais ils se sont expliqués sur le principe de leur conduite. […] Qu’on cesse d’amuser le peuple par des frivolités, il cessera d’être frivole ; qu’on ne débite plus sur la Scène une morale corrompue, il aura de bonnes mœurs ; qu’on éleve l’ame, qu’on annoblisse les passions, on formera des héros, ils auront le principe & le goût de toutes les vertus : la nature du plaisir décidera du reste ; il est le mobile de tout, & le Théatre en est le grand ressort.
« Je crois, dit-il, que c’étoit précisément à un homme tel que moi, qu’il convenoit d’écrire sur cette matiere … Je l’avoue donc avec sincérité, je sens le grand bien, que produiroit la suppression entiere du Théatre… Les principes de corruption … reçoivent une nouvelle force des spectacles publics, où les Peres & les Meres ont l’imprudence … de conduire leurs enfans. […] Il a bouleversé tous les principes des mœurs, & a rompu tous les liens, qui attachent les hommes à Dieu, à leurs Supérieurs, à leurs égaux… Dans la Poësie, il a souvent prostitué son talent à l’impiété, & aux obscénités les plus infames… Voltaire impie acharné, qui a abusé de tous ses talens, pour se rendre le corrupteur de son siécle, & dont la mort aussi détestable que la vie, l’a fait rejetter avec horreur de la sépulture Chrétienne, qu’on n’a pu lui procurer, que par subtilité, dans un pays éloigné &c &c &c. » Un tel homme, Madame, n’étoit-il pas fait pour épurer nos Théatres ? […] En fidéle partisan de l’Encyclopédie, il a cru qu’il devoit se faire un devoir de conformer ses sentimens & ses idées, aux mœurs de la société, de regarder les préjugés comme des principes, &c. […] … Un jeune homme, qui a des principes & des mœurs, a une maniere de voir bien différente, de celui qui n’a ni réligion, ni mœurs… S’ensuit-il, qu’on puisse imiter celui-ci, & adopter sa maniere de voir ? […] Ces principes sont incontestables.