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160. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « A Mlle de Guise » pp. -1

Là il aiguise ses flèches, Scintille mille flammèches, Rend mille cœurs abattus : Là il montre que ses armes Prennent forces dans les charmes De vos célestes vertus. […] Puisque tout vous favorise Nous ferons une entreprise, De vous vaincre sans danger : C’est que dedans une année Un bienheureux Hyménée Vous prendra pour nous venger.

161. (1680) Entretien X. Sur la Comédie « Entretien X. sur la Comedie » pp. 363-380

Je ne diray pas, que c’est pécher mortellement, d’aller à la comédie ; mais je diray, qu’à plusieurs c’est péché mortel, d’y aller : La verité de cette proposition ne se prend pas simplement du spectacle, mais encore des dispositions particulieres de la personne, Elle est, par exemple, d’un tempérament doux & très-sensible ; elle a un cœur, qui prend aussi-tôt feü ; l’imagination en est vive & forte, pour conserver la molesse, & l’impureté des images ; la volonté en est naturellement foible, & facile, pour se laisser aller à toutes ces representations ; elle a l’expérience de ces desordres secrets, qu’elle a plûtôt aimez, qu’elle n’a combatus. […] Me direz-vous encore, qu’on en voit, qui estant consacrez à Dieu, ne font aucune difficulté de se trouver avec les seculiers, pour prendre le divertissement de la comédie ? […] mon Dieu, Madame, laissons là, je vous prie, cette partie si délicate de l’Eglise, sans la toucher rudement : Ces gens portent alors avec eux leur condamnation, sans que nous soyons obligez de parler ; nous ne devons avoir, que le silence, & le gémissement, respectant toûjours leur caractére ; nous n’avons qu’à baisser les yeux de honte, pour celle, qu’ils ne prennent pas, comme pour nous persüader, que nos yeux ne voyent pas, ce qu’ils voyent en effet ; Et je m’asseure, que vous-même, ayant l’esprit un peü Chrêtien, vous ne tirerez pas avantage d’un exemple, qui passe le scandale ordinaire, pour aller plus librement à la Comédie. […] C’est l’apas, où sont pris ceux, qui au reste veulent le bien, mais qui veulent aussi avoir part aux plus agréables divertissemens du siecle ; Et c’est ainsi, que cette mal-heureuse réformation, engage plusieurs personnes de pieté dans un desordre, où l’on ne voyoit auparavant, que celles, qui avoient renoncé à la vertu.

162. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 19-42

Si elles prennent les divertissemens de la Comedie, elles contribuent à y porter les autres, & à les faire passer pour des choses absolument permises & indifferentes. […] Mais c’est en vain, que vôtre Demoiselle de condition s’excuse sur leurs exemples : celles, qui donnent du scandale, seront punies ; & les personnes qui en prennent, n’échaperont pas à la glaive d’un Dieu vengeur des ames innocentes. […] De quelle maniere elle se fera coeffer ; quel habit & quelle garniture elle prendra ; à quoi elle passera la journée ; s’il y a lieu d’esperer de la bonne compagnie. S’il arrive par hazard, qu’elle n’oublie point d’offrir le matin à Dieu les actions qu’elle fèra ; ne se prend-elle pas de la maniere qui suit, du moins par une intention implicite qui se manifeste par les œuvres de la journée ? […] Qu’elle ait donc pris son parti : je n’examine point si ce choix a été uniquement fait pour Dieu, & si c’est pour y mieux faire son salut, qu’elle s’est determinée de s’établir dans le monde.

163. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre III. Recherches nécessaires pour s’éclaircir si les Anciens ont connus l’Opéra-Bouffon. » pp. 101-108

Ce Sannyrion vivait, je crois, cent ans auparavant Aristote, qui florissait 384. ans avant que la Réligion chrétienne fut connue, & lorsque la Tragédie venait de prendre une forme convenable. […] Je laisse là sa prémière origine trop épineuse à démêler, je le prends lorsqu’il nous est aisé de présumer qu’il marchait déja d’un pas fier à côté de la Comédie & de la Tragédie des Grecs. […] Or, cette Musique avait quelque chose de burlesque, donc elle est une preuve que l’Opéra-Bouffon avait déja pris naissance.

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