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5. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE III. De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens. » pp. 101-112

Des prêtres du christianisme, pendant plusieurs siècles, n’en ont-ils pas fait tout autant ? […] Il est donc prouvé que des moines et des prêtres, ainsi que des évêques et des archevêques, exercèrent en quelque sorte l’art du comédien ; mais plus souvent comme amateurs, pour leur plaisir. […] Cette publication ne déplaît qu’aux prêtres corrompus, qui veulent imposer silence à leurs surveillants pour obtenir l’impunité. […] de Sénancourt va me dire encore que c’est nuire à la religion et exciter la haine contre les prêtres, que de dévoiler leur inconduite et leur corruption ; et moi je lui répondrai que c’est précisément ce fatal principe qui a le plus nui jusqu’à présent à la religion et au respect qu’on doit aux bons prêtres. […] Cette surveillance ne peut réellement faire tort aux bons prêtres qui professent la charité évangélique en dépit de la funeste influence anti-chrétienne, que les disciples de Loyola exercent aujourd’hui.

6. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE V. De la protection spéciale sanctionnée par le Pape, accordée aux Comédiens du troisième âge, par l’autorité spirituelle, et par l’autorité temporelle. » pp. 120-129

On voyait en effet des prêtres, malgré leur caractère sacré et respectable, partager le blâme attaché à ceux qui jouaient des comédies licencieuses. […] Les uns, il est vrai, et ce sont les plus anciens, frappent d’excommunication les cochers de cirque, les bateleurs, les histrions et autres gens infâmes, tandis que les autres conciles plus modernes défendent aux prêtres de jouer la comédie, ainsi que nous l’avons déjà dit ; et ils leur interdisent même d’y assister. […] Les prêtres n’y exigent point des acteurs l’abjuration de la profession de comédien pour les faire participer aux sacrements et aux prières de l’église, et pour les admettre aux honneurs de la sépulture en terre sainte. […] Il est donc urgent que le pouvoir administratif, d’accord avec le clergé, adopte et prenne des mesures fixes et efficaces pour servir à empêcher qu’à l’avenir, des prêtres, animés d’un zèle indiscret, ne puissent, de leur autorité privée, renouveler le scandale de pareilles scènes. […] On doit encore considérer que le prêtre qui exige d’un acteur l’abjuration de la profession de comédien, témoigne par là même qu’il blâme tout à la fois les gouvernements séculiers, et le gouvernement papal, d’avoir constitué et honoré cette profession et lui avoir enfin donné une existence légale.

7. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

Les prêtres s’en servirent pour augmenter leur influence, leur crédit, leurs richesses et leur autorité sur terre. […] Qui ne connaît les manœuvres des prêtres, pour priver les hommes des bienfaits de l’instruction ? […] C’est cet heureux accord d’intérêts qui a toujours produit cet ascendant inconcevable dont les prêtres abusèrent en tout temps. […] Quoi qu’il en soit de cette proposition, les prêtres l’ont proclamée uniquement dans leur intérêt. […] A ce hideux tableau de la Divinité chez les païens, qui ne reconnaît le portrait des prêtres eux-mêmes ?

8. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VII. De l’inconséquence de quelques prêtres ignorants envers les Comédiens, et de leur fanatisme mis en opposition avec l’autorité du pape et avec la conduite éclairée du haut clergé et des ecclésiastiques sensés en France. » pp. 134-140

De l’inconséquence de quelques prêtres ignorants envers les Comédiens, et de leur fanatisme mis en opposition avec l’autorité du pape et avec la conduite éclairée du haut clergé et des ecclésiastiques sensés en France. […] Non, il n’est pas possible que l’église ferme les yeux sur la conduite de quelques prêtres fanatiques et ignorants ; elle ne peut pas autoriser ce rigorisme injuste envers les comédiens. […] Molière est persécuté et proscrit par des prêtres et des jésuites, et ce sont des jésuites et des prêtres et des évêques qui lui font les plus belles épitaphes pour le venger des injustices qu’il éprouve. […] Des prêtres proscrivent les théâtres et les comédiens, et c’est le cardinal le Moine, prince de l’église, légat du pape, qui acheta l’hôtel de Bourgogne, à Paris, pour le donner aux premiers comédiens qui parurent en ce royaume. […] Le souverain pontife tolère donc, non seulement les spectacles, mais il les institue, mais il les protège ; mais les prêtres, les prélats et toute la population de la cité en remplissent les salles, et les acteurs ne sont point excommuniés.

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