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32. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre II. Que la représentation des Comédies et Tragédies était un acte de Religion parmi les Grecs et Romains. » pp. 36-56

Nous avons dit et justifié clairement dans la Pratique du Théâtre, que la Comédie et la Tragédie commencèrent par les Danses et par les Chansons qui furent faites dans Icarie, l'un des Bourgs d'Athènes, à l'entour d'un Bouc qu'Icarius avait tué comme l'ennemi de Bacchus, au milieu d'une Vigne, dont il gâtait et mangeait les fruits ; et cette cérémonie s'étant ainsi continuée durant quelque temps, passa dans sa Ville et sur les Théâtres, et fut appelée Tragédie, du nom du bouc que l'on y sacrifiait à Bacchus ; ce qui dura plusieurs siècles, jusqu'à tant que Thepsis, pour donner quelque repos au Chœur de Musique, y inséra un Acteur qui récitait quelques Vers, et Eschyle y en mit deux ; et ces récits s'éloignant peu à peu des louanges de Bacchus, ses Prêtres en firent de grandes plaintes, n'ayant pu retenir les Poètes, qui par ce moyen plaisaient au peuple. […] Ainsi, comme les Prêtres en avaient un soin particulier, qu'ils y étaient présents, et qu'ils les traitaient comme un acte de Religion, les honnêtes femmes, et mêmes les Vestales ne faisaient point de scrupule d'y assister, encore que les premières fussent d'ordinaire dans leur appartement éloigné de la société des hommes, et que les autres fussent engagés dans un état séparé du commerce de la vie civile. […] Ce qui nous découvre que tout ce qui se faisait dans le Théâtre, et tout ce qui s'y disait touchant les faux Dieux, était des actes de révérence : Et cette considération a fait dire à un savant de notre temps, que les Païens ont eu trois Théologies, celle des Prêtres dans leurs Temples, celle des Philosophes dans les Écoles, et celle des Poètes sur les Théâtres. Aussi les Prêtres et les Magistrats prenaient grand soin que toutes les choses y fussent faites avec la pompe et la majesté de la Religion, jusque làLucia. in Neucris.

33. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXVIII.  » p. 489

C'est le commandement qu'il a fait à tous les chrétiens en la personne des Prêtres de l'ancienne loi, auxquels il ordonne d'entretenir toujours le feu sur l'autel, et d'avoir soin d'y mettre tous les jours du bois le matin: « Ignis in altari semper ardebit, quem nutriet Sacerdos subjiciens mane ligna per singulos dies. » Cet autel est le cœur de l'homme, et chaque chrétien est le Prêtre qui doit avoir soin de nourrir sur l'autel de son cœur le feu de la charité, en y mettant tous les jours du bois c'est-à-dire, en l'entretenant par la méditation des choses de Dieu et par les exercices de piété.

34. (1675) Traité de la comédie « XXVIII.  » pp. 321-322

C'est le commandement qu'il a fait à tous les Chrétiens en la personne des Prêtres de l'ancienne loi, auxquels il ordonne d'entretenir toujoursg le feu sur l'autel, et d'avoir soin d'y mettre tous les jours du bois le matin. «  Ignis in altari semper ardebit, quem nutriet sacerdos subjiciens mane ligna per singulos dies. » Cet autel est le cœur de l'homme: et chaque Chrétien est le Prêtre qui doit avoir soin de nourrir sur l'autel de son cœur le feu de la charité, en y mettant tous les jours du bois, c'est-à-dire, en l'entretenant par la méditation des choses de Dieu, et par les exercices de piété.

35. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Fêtes de Théatre. » pp. 169-185

Mais à quel rôle, direz-vous, peuvent servir le sac des Pénitens, & des aubes de Prêtres ? […] Dans Athalie, il y a un Grand Prêtre, des Prêtres & des Lévites. […] Il n’y a point de Prêtre dans Esther, mais on a cru que Mardochée étoit Lévite, & qu’une robe de lin, une aube lui sieroit parfaitement. […] Voici quelques anecdotes qui embélissent la fête de Saint-Pons : le Secretaire de l’Evêque, saint Prêtre, & homme intelligent, fut choisi pour souffleur, il s’assit dans une coulisse, & delà souffloit aux acteurs dans le besoin, ce qui arrivoit souvent ; malheureusement il eut une distraction, & dans ce même tems, par le coup fatal du destin, l’acteur qui parloit en eut une autre, & perdit le fil de son rôle, n’étant pas aidé à propos, il demeura court ; c’étoit le Grand-Prêtre Joad, qui venoit de prononcer ce beau vers : Je crains Dieu, cher Abner, & n’ai point d’autre crainte , au désespoir de se voir arrêté, il y suppléa par un autre vers, car la colere suffis & vaut un Apollon  ; il dit haut, avec un zèle édifiant, quel ignorant souffleur ! […] Il est du bon ordre en effet, que Venus,dans son Temple, ait ses Prêtres & ses Prêtresses, & ses adorateurs.

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