Si l’on prétend, à cause des taches qu’on voit dans le Soleil, que cet astre s’obscurcira totalement un jour, on peut prophétiser, en réfléchissant sur les taches qui paraissent déja dans notre Litterature, qu’un jour elle s’obscurcira tout-à-fait. […] On prétend que la Comédie ne corrige les hommes que de quelques ridicules, assez peu importans à la société.
Dryden ne prétende que le Paganisme et le Christianisme ne diffèrent point l’un de l’autre, les autorités qu’il allègue ne sauraient servir à le justifier. […] Je sais qu’on prétend que le Chœur fut banni de ce qu’on appelle la nouvelle Comédie ; mais je ne vois pas ce que l’on peut de là inférer, vu que le Plutus d’Aristophane, où il y a un Chœur, est renfermé dans la nouvelle Comédie. […] Mais, quel principe que de prétendre établir pour base de la Comédie, le plaisir ? […] Et de prétendre ici qu’il faut passer à Torrismond ces extravagances sur le compte de sa violente passion, ce serait alléguer une excuse plus coupable encore, s’il se peut, que la faute. […] Pour ce qui est de Molière en France, il prétend n’avoir point poussé la Satire au-delà du faux Marquis.
Celui-ci semble vouloir substituer la Morale des Païens à celle de Jésus-Christ, et nous faire passer la sagesse Stoïque pour la folie de la Croix : Celui-là fait d’un amour propre, qui ne tend qu’à la conservation du corps, le fondement de la Morale; par la soustraction de toute vérité nécessaire anéantit la Religion, et par la loi du plus fort qu’il prétend établir, ébranle les fondements de la société et de la paix. […] Apparemment il ne demande pas leurs suffrages, il s’en tient à celui des amateurs de la Comédie : je ne prétends pas aussi le réformer par cet écrit, mais seulement le faire taire ; ou du moins détruire les raisons qu’il apporte pour faire passer le vice sous les apparences de la vertu. […] Je prétends que non : et si je le prouve, il faudra que le Révérend Père tombe d’accord qu’il s’est mépris grossièrement lorsqu’il a confondu nos Comédies avec les divertissements nécessaires pour délasser un Esprit ordinairement appliqué à des affaires sérieuses et importantes ; qu’il s’est oublié lorsqu’il a ditIbid. […] Si, dis-je, le Théologien avait pensé à cela, il aurait eu honte de prétendre excuser la Comédie par les circonstances des temps, des lieux, et des personnes. […] Pour l’honneur des Comédiens il prétend que les Cabaretiers dont on fait aujourd’hui « d’honorables Hommes », de bons Bourgeois, des Echevins, ont été autrefois déclarés « infâmes » ; que les Médecins mêmes, dont les enfants sont aujourd’hui si honorablement placés, ont eu la même note d’infamie.
Prétendra-t-on, qu’ils facilitent le crime, pour détourner les vengeances du Ciel ? […] Mais dès qu’on blame leur conduite, ils prétendent la justifier par celle du plus grand nombre. […] Le prétendu Philosophe n’ayant rien à répliquer à des vérités aussi palpables, crut se tirer d’embaras en me faisant une autre question. […] Et dans le même moment, Dieu prononce une sentence de mort contre son indigne Ministre, & le prétendu innocent. […] Par ce prétendu raisonnement, ne feroit-on pas bientô : disparoitre tous les péchés du monde ?