Elle pèche contre les mœurs, elle est pleine d’indécences & d’allusions satyriques. […] Fode parietem, vous trouverez des abominations : & vous laissez ouverte à vos femmes & à vos filles cette caverne pleine de serpens ! […] La salle étoit si pleine, il y avoit tant de coups d’œil à rendre, tant de gens à qui parler ! […] C’est ainsi que par un commentaire plein de blasphemes on a profané le livre des Cantiques, & par une très-grande impiété, il est raconté dans le style des Prophètes & des livres historiaux de l’Ecriture, pour faire le portrait satyrique d’une je ne sais quelle fille de l’opéra, de l’orchestre, & de la musique de Lulli.
Aristote eût bien mieux dit qu’il faut raser les théâtres, et fermer les portes de la ville aux Comédiens. » Aristote dit la même chose dans ses morales : les Comédiens corrompent les villes, « Mimi civitates corrumpunt. » Il n’est pas permis de regarder les actions mauvaises, et toutes les comédies en sont pleines : « In comœdiis tota fabula criminosa. » Le divin Platon (de Repub. […] Il n’en est pas de même du reste des spectateurs, il est impossible qu’il n’y en ait de sensibles à ces paroles pleines d’une morale qui fait consister le bonheur dans le plaisir, car mettez à l’alambic tous les opéra, vous n’en tirerez jamais que cette maxime retournée en mille façons. […] Enfin vient Léon X, qui prend une bouteille pleine d’eau pour jeter sur le feu ; mais il se méprend, et y jette une bouteille pleine d’huile qui ne fait que l’embraser de plus en plus.
C’est pourquoi, plein de confiance dans la nouvelle ère qui vient de s’ouvrir, je veux ajouter mon denier au tribut de talents ou d’efforts attendus de tous les amis de l’ordre et de la patrie, pour concourir au rétablissement de la morale sur ses anciennes bases, revues ou éclairées, et au retour du repos et du bonheur de la société dont on voudrait souvent pouvoir s’éloigner aujourd’hui, en s’écriant avec plus de raison qu’autrefois : O beata solitudo ! […] savez-vous que faire, ou aller, à qui vous confier avec pleine sécurité ?
Et Quintilien remarque en parlant de Démétrius qu'il représentait excellemment les honnêtes femmes, et celles qui avaient de l'âge avec de la gravité, parce qu'il avait la voix agréable, et une adresse particulière à remuer les mains, à faire les exclamations à faire ses gestes du côté droit, et faire paraître sa robe en entrant comme pleine de vent, à quoi sa taille et son port servaient beaucoup. […] Cette Apologie est pleine d'une infinité d'autres bévues qui ne sont pas seulement dignes de la peine qu'on prendrait à les censurer.