Ces avanies affligent les familles, et, en ameutant le peuple, causent des troubles toujours dangereux dans l’ordre social.
Croyez-vous qu’un Ballet profane et follement idolâtre soit bien propre à persuader au monde que M. le Cardinal Grimaldi ait été de ces Pasteurs négligents et lâches qui n’ont nul soin de faire la guerre aux vices, et qui au lieu de faire régner la paix et la vérité parmi leurs peuples les laissent assiéger, comme vous dites, et enchaîner par les vices ?
Je commencerai par la seconde loi du Code Théodosien touchant les spectacles, qui est attribuée aux Empereurs Gratien, Valentinien, et Théodose : « Nous vous avertissons avant toutes choses, que personne ne transgresse la loi que nous avons donnée il y a longtemps, en détournant le peuple de la piété par quelque spectacle » ; l. 2.
Son libertinage le changea si fort, qu’il s’en déclara l’ennemi, annéantit son autorité, & le peuple fit brûler chaque année son image dans des rues. […] On distingue à la démarche le prince du peuple, les rustres & les gens polis, les déesses & les mortelles, les actrices & les honnêtes femmes. […] Mais, persuadé que les vertus & les talens sont la vraie noblesse, & qu’on ne fait tant valoir ses titres que pour suppléer au défaut de mérite, je ne puis comprendre les contradictions des amateurs du théatre continuellement entétés de noblesse, qui la mettent au-dessus de tout, & qui cependant traitent avec tant de considération, & comblent de présens & d’éloges les suppôts de la scène, qui ne sont la plupart que peuple. […] Tout étoit monté sur le ton républicain, & le principal mérite du poëte consistant dans la hauteur & l’indépendance, il ne pouvoit manquer de plaire à un peuple d’ailleurs violent, que tant de fermentation avoit exalté.