Etant d’ailleurs très persuadé, que ceux qui desireraient s’instruire à fonds sur ce qui regarde la Comédie, pouvaient trouver dans l’excellent Livre de Monseigneur le Prince de Conti, et dans plusieurs autres écrits qui ont paru depuis sur ce sujet de quoi être pleinement satisfaits.
On sait que les personnes graves décrièrent les Spectacles, et qu’elles tâchèrent de les faire supprimer : On sait aussi que les gens de Lettres et les Poètes, de leur côté, cherchèrent à persuader, par leurs dissertations, que le Théâtre était utile, et que les Anciens l’avaient regardé comme une école pour la correction des mœurs : c’est une différence d’opinion qui dure encore.
Il parle de ce ton de force & de véhémence qu’il n’appartient qu’aux gens persuadés d’avoir. […] Tant de raisons persuadent au P. […] Il ne persuade pas davantage dans ce qu’il dit des comédies.
« Comment, s’écrie-t-il, prétend-on persuader à des Spectateurs que sans changer de place ils voyent une action qui se passe en trois ou quatre lieux differens, éloignés les uns des autres ? […] Le Spectateur aurait lieu de se persuader qu’il est réellement témoin de l’avanture qu’il ne voit qu’au Théâtre. Les beautés du Drame que je viens de citer achèveront de persuader (je m’en flatte au moins) ceux qui balanceraient encore à donner à l’action de leurs Pièces la même durée que celle de la représentation.