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177. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

NOus avons vu bien des traits, pour & contre, qui régardent la Magistrature ; en voici quelques autres, le Palais en fournit grand nombre, depuis qu’on a pu se persuader que le goût du spectacle peut s’allier avec le goût de l’étude & du travail ; l’assiduité à la comédie avec l’assiduité au tribunal, les mœurs du théatre avec la gravité & l’intégrité des Juges. […] Un plaideur persuadé de la bonté de sa cause, refusoit toutes les propositions d’accomodement, il va voir son rapporteur, chez qui enfin, après une douzaine de visites inutiles, il fut admis dans l’antichambre, il y attendit long-tems, enfin impatienté, il s’approche de la porte de la chambre où il entendoit du bruit, regarde par quelque fente, & voit son Juge en chemise, avec un danseur de la comédie, qui lui apprenoit à cabrioler & à danser sur la corde ; il y revient plusieurs fois pour s’en bien assurer, il s’enfuit aussi-tôt, & courut chez ses parties accepter les propositions qu’il avoit refusées, & s’accomoda.

178. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien troisieme. Le danger des Bals & Comedies découvert par l’Auteur des Sermons sur tous les sujets de la morale Chrétienne de la Compagnie de Jesus. » pp. 26-56

Je me donnerai de garde, de rien avancer dans le sujet que je traite, qui ne soit conforme à la plus saine doctrine, & à la plus exacte verité : je suis trop convaincu, que toute exaggeration en matiere de Morale, soit en representant l’énormité d’un crime, soit en exposant le danger qu’il y a de commettre, que toute exaggeration, dis-je, bien loin de remedier aux excez & aux abus, ne sert souvent qu’à les augmenter ; puisqu’on donne par-là le moyen de justifier, en quelque maniere, les desordres, par les responces qu’on donne lieu de faire aux censures outrées, & aux invectives excessives ; & aprés qu’on s’est efforcé de donner de l’horreur d’un vice, ou de la crainte de le commettre ; tout le fruit que les Auditeurs en retirent, est de se persuader, qu’on les a voulu allarmer pour peu de chose, en faisant le mal, ou le danger plus grand qu’il n’est, de sorte que lorsqu’un Predicateur a excedé en quelque point, il ne sera plus crû quand il dira la verité toute pure dans une autre matiere, & qu’il s’efforcera de la mettre devant les yeux. […] Je ne fais que parcourir cecy, qui suffira pour vous faire concevoir, que ces spectacles tels qu’ils sont aujourd’huy, & avec toute la moderation qu’on a tâché d’y apporter, pour les rendre plus honnêtes & moins odieux, ne sont pas si innocens que se le persuadent ceux qui prétendent les justifier.

179. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

Il reste seulement à se persuader l’espace necessaire à une telle affluence : sur tout, si l’on prend au pied de la lettre ce que Plutar que écrit de Lucullus. […] Ie suis toutefois persuadé que la curiosité des Lecteurs desirera beaucoup de choses & qu’elle faira naistre des doutes, & poura faire des questiõs, où la brieveté & le tissu de l’Histoire n’ont pû permettre de répondre sur le champ.

180. (1770) Des Spectacles [Code de la religion et des mœurs, II] « Titre XXVIII. Des Spectacles. » pp. 368-381

Il n’a pas prétendu sans doute prouver dans une Réponse brusquée en dix-sept jours, qu’un Comédien est un homme digne de toute l’estime du Public ; un homme qui en seroit persuadé, y mettroit plus de temps & plus de raison.

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