Stances à Madame Isabelle, sur l’admiration où elle a tiré la France Esprits ravis des fleurs d’Hymette, Qui allez admirant l’avette, Qui nous distille un si doux miel : Ne réveillez plus le lycée Sans travailler votre pensée, Adorez les trésors du Ciel.
Ce qui rend la représentation d’une pièce de théâtre beaucoup plus dangereuse que la lecture, c’est que le lecteur n’est sensible qu’aux grâces du style, qu’à la beauté des pièces : au lieu que le spectateur est exposé à tous les charmes d’une déclamation animée, de ce langage muet, si éloquent, si persuasif, si séduisant, qui, par un geste, parle aux yeux et pénètre le cœur, donne de la vivacité aux passions, de la force aux discours, qui exprime dans toute leur énergie les mouvements de l’âme que le poète n’a fait que rendre faiblement ; qui fait illusion sur la fausseté des pensées et des maximes, qui fait applaudir au mensonge avec plus de chaleur qu’on applaudirait à la vérité.
Comme il lui fallait remettre la dévotion en toutes sortes de conditions, et la faire entrer dans l’âme de ceux qui vivaient à la Cour, aussi bien que de ceux qui vivaient dans les Cloîtres ; pour insinuer cette piété dans l’âme de ceux qui vivaient dans le monde, il lui fallait prendre des mesures de douceur, il fallait user de tolérance, de crainte que la sévérité n’écartât ceux qu’il voulait attirer, et que la pensée d’une malheureuse impossibilité ne les empéchât de venir à lui. […] « Malheur à vous, dit-il, qui cherchez la joie et les ris » : « Va vobis qui ridetis. » Je ne voudrais que cette seule pensée pour arrêter un Chrétien, lorsqu’on lui propose une partie de comédie ou de bal.
Cette pensée pourra s’executer si jamais elle fait une Entrée, où dans la Flandre, où dans d’autres Royaumes où elle peut auoir droit.