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110. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

N’aura-t-il à espérer aucun adoucissement à ses peines ; aucun soulagement à ses fatigues, aucune distraction à ses maux ? […] Ce jour, sans doute, est consacré au Seigneur ; mais, comme tous les jours de notre vie ; mais il est aussi destiné aux distractions, à l’oubli du travail et des peines, et, ne craignons pas de le dire, aux plaisirs. […] C’est là que l’ouvrier, l’artisan, le petit marchand, le prolétaire viennent avec leurs familles déposer le fardeau de leurs peines et dépenser une partie de leurs économies, une partie du fruit de leurs labeurs. […] Lorsque Dieu a soufflé sur le visage de notre premier père pour lui donner la vie, n’a-t-il pas doué sa face des muscles qui expriment nos besoins, nos sentiments, nos douleurs, nos affections, nos peines, et d’autres par lesquels nous manifestons notre satisfaction, notre joie et nos plaisirs ? […] Cependant, mes chers auditeurs, ce sont ces nobles plaisirs, ces doux délassements, ces distractions qui satisfont notre esprit, notre intelligence ; ce sont, enfin, ces diverses émotions de peine ou de plaisirs que l’Eglise romaine frappe de toute sa réprobation.

111. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

Il défend à toutes personnes de faire jamais servir l’Ecriture Sainte à de semblables choses, et ordonne aux Evêques de punir par les peines de droit ou arbitraires, les téméraires violateurs de ce Décret, aussi bien que de la parole de Dieu. […] De tout ce que prévoit la timide pudeur, J’ai peine à soutenir l’épouvantable idée. […] Est-il temps que cette sainte femme achève l’œuvre de Dieu par la mort d’Holopherne ; il faut encore que l’amant insensé vienne exposer ses craintes et ses soupçons, et que Judith en témoignant plus de plaisir que de peine, lui dise en finissant le quatrième Acte Pag. 79. […] Nous n’aurions pas de peine à prouver cette proposition. […]  » Quoique ces reproches ne soient pas suivis à présent d’une peine sensible et corporelle, semblable à celle donc le Poète Théodecte fut autrefois puni, le châtiment n’en sera pas moins terrible.

112. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [I] » p. 418

Mais il faut avouer que ces flétrissures & ces peines, effets de la barbarie des siècles d’ignorance, ont moins été prononcées contre des Comédiens proprement dits, que contre des Histrions ou Farceurs publics, qui mêlaient dans leurs Jeux toutes sortes d’obscénités : aujourd’hui que le Théâtre est épuré d’une manière digne de la Raison & de la Philosophie, il serait injuste de concevoir une opinion aussi desavantageuse de nos Comédiens.

113. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « La criticomanie — Autres raisons à l’appui de ce sentiment, et les réponses aux objections. » pp. 154-206

En effet, lorsque nous savons par tradition et par nos propres observations que des hommes de tous les rangs, que des princes même, que des prêtres, que des prélats, des pontifes, ont donné des exemples de toutes les perfidies et de tous les scandales, qu’ils ont même commis des atrocités, pourquoi tant d’art et d’apprêts, et de si ingénieux tours de force pour nous dire une chose que nous ne devons pas avoir de peine à croire, pour nous montrer qu’un petit particulier, clerc ou laïc, déguisé en dévot veut séduire une femme et encore avoir sa fortune par-dessus le marché ? […] Quand on organise une battue pour la destruction des loups sauvages, on a soin de n’armer que des gens bien intentionnés, ayant la permission et la capacité de porter une arme et de bien ajuster, qui sont conduits par un lieutenant de chasse, et soumis à ses ordres, à qui encore il est défendu sous des peines sévères de tirer sur d’autres bêtes que les malfaisantes qu’il leur est même enjoint d’épargner lorsqu’elles se trouvent au milieu du troupeau, confondues avec leurs innocentes victimes, dans la crainte de blesser celles-ci quoiqu’il soit facile de les distinguer de leurs ennemis, etc. […] Ils doivent s’en réjouir comme le sectaire se réjouit de voir souiller et vilipender les attributs distinctifs de la secte qu’il combat, comme les impies et la roture révolutionnaire se sont réjouis il y a vingt-cinq ans de voir des polissons et des animaux courir les rues couverts des ornements du sacerdoce et des décorations de la noblesse, ou comme des criminels condamnés et subissant leur peine se réjouiraient de voir jeter parmi eux des coupables vêtus de l’habit de leurs juges.

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