Passons aux accidens, qui en font le vice & le crime. […] Comment ont-ils passé en coutume ? […] Sans nous arrêter avec D.R. à détruire les autres prétextes qu’employent les partisans de la Comédie ; passons à la seconde question : peut-on autoriser ce Spectacle ?
Passons aux accidens, qui en font le vice & le crime. […] Comment ont-ils passé en coutume ? […] Sans nous arrêter avec D.R. à détruire les autres prétextes qu’employent les partisans de la Comédie ; passons à la seconde question : peut-on autoriser ce Spectacle.
Quoiqu’il ne nous soit demeuré qu’une Tragédie de cette dernière espèce, (l’Octavie, qui passe sous le nom de Sénèque) nous savons néanmoins que les Romains en avaient un grand nombre ; telles étaient le Brutus qui chassa les Tarquins, & le Décius du Poète Attius ; & telle était encore le Caton d’Utique de Curiatus Maternus ; mais nous ne savons pas si cette dernière a jamais été jouée. Passons quatorze siècles & venons tout-d’un-coup au grand Corneille. […] En renchérissant les uns sur les autres, ils ont fait une ruelle de la Scène Tragique ; qu’on nous passe le terme.
Si la comédie, comme il ditm, « était libertine, si elle écoutait tout indifféremment et disait de même tout ce qui lui venait à la bouche, si son air était lascif et ses gestes dissolus », Molière n’a pas fait pis, puisqu’il a caché ses obscénités et ses malices, et notre critique s’abuse grossièrement, ou ne dit pas ce qu’il veut dire, lorsqu’il fait passer le bien pour le mal. […] Si ce commentateur voyait que l’endroit dont il parle pût tourner l’esprit à de sales pensées, il le devait passer sous silence et n’en devait point avertir tout le monde, pour n’y pas faire songer ceux qui n’y pensaient point. […] C'est une manière d’agir dont les tartufes ne se peuvent défaire et qui passe pour un des plus grands crimes que l’on puisse commettre, puisqu’il est malaisé de rendre la réputation à ceux à qui on l’a une fois fait perdre, encore que ce soit injustement.