Voilà la plus grande et la meilleure partie de vous-mêmes, si l’on vous veut croire, qui a faim et soif, qui est travaillée de pauvreté et de misère : Et Dieu le souffre et le dissimule, ou il ne veut pas secourir les siens, ou il ne le peut ; de sorte qu’il est, ou impuissant ou injuste.
Parmi les lettres galantes du Chevalier d’Her, que le public n’a pas goûtées, & que la vertu goûte encore moins, il en est une sur le visage de sa maîtresse, où sous l’écorce de la louange il fait sentir les dangers & les crimes de cette partie, si soigneusement parée & cultivée. […] Dans un si grand éloignement de tems & de lieux, après tant de révolutions arrivées depuis quatre mille ans dans cette partie du monde, théatre d’une infinité de guerres & de vicissitudes, on doit avoir perdu les traces de la plupart des choses & des personnes. […] Auroit-on négligé une partie si essentielle de la toilette ? […] Il n’a point de saveur sensible, & ne laisse appercevoir sous la dent aucune partie dure. […] L’eau forte en sépare la partie colorante, & apres des lavages réiterés, la partie blanche qui reste, ne contient aucune matiere métallique ou terreuse.
Il me semble qu’on trouvera naturellement placé dans ce sixième Livre, ce qui concerne un Théâtre dont la musique est la principale partie. […] Mais tirant de son raisonnement la conséquence qu’il présente, & après avoir réfléchi sur le genre des Poèmes sérieux, donnons pour règle certaine, que les Sujets du grand-Opéra doivent être susceptibles du merveilleux, puisque la musique est une partie èssentielle de ses Drames. […] Après avoir démontré qu’il ne blesse aucunement la vérité dans tout ce qu’il nous représente de merveilleux ; il est facile de faire connaître qu’il la respecte sans cesse dans les moindres parties de son action, & dans les sentimens de ses Personnages. […] Le merveilleux perd alors une partie de ses charmes, & paraît sur-tout à l’homme délicat une absurdité insoutenable. […] Trial & Berton, paraissent vouloir remédier à une partie des inconvéniens dont je parle.
La critique que je fais du nouveau Spectacle, révoltera peut-être bien des personnes dont tout me porte à désirer l’estime, leur donnera lieu de m’accuser de malignité, & de vouloir décrier absolument le Théâtre applaudi d’une grande partie de la Nation.