Il paraît néanmoins qu’alors il n’était un péché pour personne, puisqu’on avançait l’heure des offices, afin qu’au sortir du lieu saint, tous les fidèles y pussent assister. […] « Au XVIIe siècle, un homme s’est rencontré qui, par l’admirable sagacité d’un esprit toujours plaisant, toujours naturel, toujours varié, toujours utile, a banni du sein de la nation française et l’esprit faux, et le jargon, et l’équivoque, et les pointes, et les jalousies folles, et l’amour honteux des vieillards, et la haine de l’humanité, et la coquetterie, et la médisance, et la pruderie, et la fatuité, et la basse avarice, et l’esprit de chicane, et la frivolité des magistrats, et la petitesse qui fait aspirer à paraître plus grand qu’on n’est, et l’empirisme ignorant des médecins, et la risible imposture des faux dévots ; » eh bien ?
Dans cette disposition de tous les sens, ou gagnés ou captifs, et d’un cœur si près de l’être, on voit paraître sur la scène un nombre choisi d’acteurs parés avec tout l’artifice que l’esprit du monde peut imaginer pour séduire, et qui ajoute à l’artifice, tout ce que la passion qu’ils expriment peut inspirer. […] Et certes, en quel part du monde les passions paraissent-elles dans un plus beau jour ?
Jésus-Christ paraîtrait sur le théâtre en la personne d’un acteur, d’une actrice effrontée, gens infâmes, même selon les lois des hommes ! […] n’est-ce pas là en un mot que le cœur, se voyant lui-même dans celui qui paraît épris d’un objet séduisant, devient aussitôt un acteur secret, qui, tandis qu’on joue une passion feinte, en éprouve lui-même une véritable ?
J’eusse été bien content de ne plus paraître ici pour y faire montre de mon ignoranceb, laissant ce faix à ceux qui mieux versés que moi en l’éloquence, ou pour mieux dire, nourris en l’école de Mercure, savent par une exorde doucement fluide, concilier l’oreille des auditeurs, poussent vivement une narration bien suivie, confirment doctement et non pédantesquement toutefois leur dire de rares exemples, et enfin le concluent si subtilement qu’ils semblent en être sortis sans qu’on s’en soit aperçu. […] [NDE] La Porte tire cette science d’un recueil publié sous différents noms, dont la 1e éd. paraît sous le nom de Pier Maria Cecchini, Trattato sopra l’arte comica, cavato dall’opere di S.