Je ne prétend pas diminuer la gloire d’Henri IV : mais Saint Louis ne fût-il pas aussi Pere du Peuple, Père des Pauvres, l’idole de la France, les délices de ses Peuples, le modele des Rois & des Sujets ? […] Ce Prince étoit naturellement bon, bon ami, bon père, bon mari, bon Prince. […] Il avoit même dans son père, le dernier Dauphin, un modele accompli de toutes les vertus, bien supérieur à Henri IV. Le père du feu Roi, le Duc de Bourgogne, cet auguste éleve de Fenelon, rempli d’humanité, de sagesse, de religion, étoit-il inférieur à Henri ? […] Le libertinage constant de son père mérite-t-il mieux d’être imité ?
Jusques ici nous avons examiné les Jeux Comiques et Tragiques, par leur matière, et par leur forme, tant extérieure, qu’intérieure, et le tout bien pesé, à la balance qu’il faut, n’avons trouvé que mal, tant au dehors, qu’au dedans ; tant en la circonstance, qu’en la substance ; et les objections contraires se sont montrées froide, ridicules, absurdes : pour achever cette anatomie, ou analyse, il y faut ajouter quelque mot de leur cause efficiente, et de leur cause finale : Celle-là a déjà été touchée au commencement de ce Traité, où a été dit, que le vrai père et cause efficiente de ces Jeux, c’est le Diable ; qui a voulu, que ses fêtes fussent ainsi solennisées ; l’Idolâtrie Païenne, en a été la Mère. […] Cependant j’accorde volontiers à nos contredisants, que les passages, que nous produisons des Pères, qui ont écrit devant qu’il y eut des Empereurs Chrétiens, ne parlent que des Comédies et Tragédies, que jouaient les Païens ; car les Chrétiens étaient bien guéris de cette folie, lors que leurs martyres servaient de spectacles, et de Tragédies aux Tyrans : La persécution cessée en l’Eglise, la corruption y entra ; et de celle, dont nous parlons, demeura quelque reste du Paganisme ; tantôt toléré, tantôt réprimé ; selon que les Princes affectionnaient, ou négligeaient la Réformation, non seulement en cette partie, mais aussi pour le regard des Jeux sanglants des gladiateurs, des factions du Cirque, voir des Bordeaux, dont il restait encore sous Théodose le grand, une extrême turpitude à RomeNiceph. li. 12.c. 22 ct , d’autant plus détestable que c’était sous ombre de justice ; laquelle cet Empereur abolit. […] Que sicx c’est à propos et justement, que nous alléguons les passages des Pères contre les Idoles de l’Eglise Romaine ; certes nous avons la même raison, voire plus apparente, de produire leurs témoignages, contre les Jeux Comiques et Tragiques de ce temps ; auquel on joue les mêmes Comédies et Tragédies, que jouaient les Païens, à savoir, celles de Plaute, Térence, Euripide, Sophocle, Eschyle, Sénèque, etc., et n’y change-t-on un seul mot ; au lieu que les Papistes, changent au moins les noms de leurs idoles, et ne gardent pas, au moins n’adorent pas celles, qui restent du Paganisme, les statues d’un Jupiter, Vénus, Diane, etc. […] Ce sujet pourrait être traité plus amplement, et confirmé par plus grand nombre de raisons, tant de la parole de Dieu, que des écrits des Pères, Décrets de Conciles, histoire Ecclésiastique, et même de la Discipline de nos Eglises réformées ; mais ayant éclairci la question de droit par l’Ecriture sainte, et montré celle du fait, par la pratique de l’Eglise primitive : ceci pourra suffire aux dociles ; et tout ce qu’on en pourrait dire au monde, ne suffirait aux opiniâtres ; auxquels je proposerai derechef l’exemple des premiers Chrétiens, lesquels croyant, que Dieu abhorrait généralement tous hypocrites, et toute hypocrisie ; (car ces mots, pris en leur propre et naïve signification, signifient les joueurs de Comédies ou TragédiesHeb. 10. ver. 33 fb , et le rôle, l’action ou geste qu’ils représentent.) ne parlaient jamais de tels jeux, que pour les détester, n’entraient aux Théâtres, que pour y souffrir opprobre, non pour y recevoir du plaisir ; servant eux-mêmes de sujet aux Païens ; pour jouer des Tragédies, où il n’y avait rien de feint, ni de déguisé : Et s’en est vu de nos jours, de si sanglantes en Europe, principalement sus le Théâtre de France, jouées aux dépens des vrais Chrétiensfc ; que ceux qui veulent être de ce nombre, se devraient montrer plus zélés à apaiser l’ire de Dieu par repentance, et nouveauté de vie ; que curieux à l’irriterZosim. lib. 2 fd , en recherchant et approuvant la nouveauté des farces, et vanités Païennes ; lesquelles un des grands ennemis des Chrétiens, se plaint tant, avoir été abolies par le premier Empereur Chrétien, imputant la ruine de l’Empire Romain, à l’abolition de cette abominationfe. […] Le Père des lumières, nous veuille éclairer par le flambeau de sa parole, adressant nos pas en ses voies ; à ce qu’au milieu des ténèbres, et confusions de ce siècle mauvais, nous y parachevions notre course sans achoppement, et que foulant aux pieds les vains plaisirs du monde, nous méditions assidument les joies1 Cor. … fg , que Dieu a apprêtées à ceux qui l’aiment.
Les pères contemplent leur fils, le frère est au fond et au bas du Théâtre, la sœur semblablement est présente : et est loisible d’enrichir et amplifier le Théâtre de dons et présents, afin que la mère soit présente, pour recevoir la tristesse et angoisse de la mort de son fils.
Voici ce qu’il en dit : « Comme les fauteurs des comédiens soutiennent que saint Thomas leur est favorable, en ce qu’il semble dire que la profession des comédiens n’est pas mauvaise de sa nature, et que l’on peut même contribuer à leur subsistance pourvu que ce soit d’une manière modérée…, il est nécessaire que l’on sache que ce saint docteur n’entend pas parler des comédies telles que les dépeignent les conciles et les Pères, et telles qu’on les représente encore aujourd’hui, où on ne voit qu’intrigues de mariages, ou d’amourettes et que des paroles équivoques, qui ne tendent qu’à exciter ou à entretenir les passions les plus honteuses. Car peut-on, sans faire une injure atroce à ce saint, lui imputer une doctrine contraire à celle des conciles et des Pères de tous les siècles ? […] Le prince de Conti, Traité de la comédie et des spectacles, selon la tradition des Pères ; Nicole, Essais de morale, tome 3 et tome 5, pensées sur les spectacles ; Bossuet, Maximes et réflexions sur la comédie, on a vu avec quelle force Bossuet s’élève contre le théâtre ; Desprez-de-Boissy, Lettres sur les spectacles ; Concina, théologien dominicain, de Spectaculis theatralibus ; Gérard, comte de Valmont ; enfin, une foule de théologiens français, comme Fromageau, Pontas, etc.