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38. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XV. Devoir des parens & des maîtres. » pp. 34-35

Le Spectacle saisit les yeux & les oreilles ; tout y paroît réel.

39. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Troisième Lettre. De madame d’Alzan. » pp. 25-27

hier, il était derrière elle au Spectacle ; je les vis se parler à l’oreille ; la joie brillait dans leurs regards… Voilà donc ce qu’il cherchait au Théâtre !

40. (1686) La Comédie défendue aux chrétiens pour diverses raisons [Traité des jeux et des divertissemens] « Chapitre XXV » pp. 299-346

« Les Ecclesiastiques n’assisteront point aux Fables, aux Comedies, aux Joütes ; aux Tournois, ni aux autres Spectacles vains & profanes, de peur que leurs oreilles & leurs yeux, qui sont consacrez au culte de Dieu, ne soient soüillez par des actions & par des paroles badines & impures. » Les Statuts Synodaux du Cardinal de Tournon Archevêque de Lyonb en 1566. […] « Nous défendons aux Prêtres & aux autres Ecclesiastiques qui sont dans les Ordres sacrez d’assister aux Comédies, ni aux autres spectacles vains & profanes, de crainte que leurs oreilles & leurs yeux, qui sont destinez au service de Dieu, ne soient distraits & soüillez par quelques actions deshonnêtes, ou par quelques sales discours. » Les Constitutions & Ordonnances Synodales de saint François de Sales, & de Monsieur d’Arenton d’Alés, Evêques de Genevea : « Nous défendons à tous Prêtres, sous peine de suspension, d’assister à la Comédie, Bals publics & particuliers, & autres spectacles profanes, de peur de soüiller leurs yeux & leurs oreilles, qui ne sont destinez que pour les mysteres sacrez. » Par les Statuts Synodaux du Diocese d’Agenb depuis 1666, jusqu’en 1673. […] a « Les Prêtres doivent s’éloigner de tous les objets qui ne font que charmer les oreilles & surprendre les yeux par des apparences vaines & pernicieuses, & ils ne doivent pas seulement rejetter & fuir les comédiens, les farceurs, & les jeux deshonnêtes, mais ils doivent encore representer aux Fidéles l’obligation où ils sont de les rejetter & de les fuir. » 3. Parce que le troisiéme Concile de Tours en la même annéeb, veut que les Ecclesiastiques s’abstennent de tout ce qui peut charmer les oreilles & les yeux, & amollir l’esprit, à cause que les oreilles & les yeux sont les portes par lesquelles les pechez trouvent aisément entrée dans l’esprit : Ab omnibus quæcumque ad aurium & ad oculorum pertinent illecebras, unde vigor animi emolliri posse credatur, Dei Sacerdotes abstinere debent, quia per aurium, oculorumque illecebras vitiorum surba ad animum ingredi solet. […] On a raison d’inviter des joüeurs à ces assemblées, afin que l’ame estant occupée par les oreilles, les yeux ne s’offensent pas tant des mouvemens irréguliers des danseurs.

41. (1758) Lettre à M. Rousseau pp. 1-42

Il vient souvent me crier aux oreilles, vous aimez trop la bagatelle, vous donnez trop dans l’ajustement, mais il ne songe pas que sa sévérité s’écarte de l’équité et de la bienséance. […] Il entendra la voix de l’humanité ; il la distinguera de ce cri odieux que le faux zèle prêta si souvent à la satire, et qui tant de fois déja offensa ses oreilles, au lieu de convertir son cœur. […] Les femmes… A ce nom, le cœur s’attendrit, les oreilles s’ouvrent pour recevoir un son agréable, l’esprit s’éclaire et s’étend, … la vérité et le plaisir brillent devant vous, et leur flambeau vous montre le bonheur uni à la raison dans les plus beaux yeux du monde. […] Ils vous diront que les plans les plus ingénieux, les idées les plus heureuses, leur sont souvent venus des femmes ; qu’ils ont éprouvé cent fois que d’un coup d’œil elles voyaient tout ce qu’il fallait ajouter à un ouvrage qu’eux-mêmes croyaient fini ; que lorsqu’ils ont eu le bonheur d’en avoir pour écolières, ils ont trouvé souvent qu’au bout de trois jours ils parlaient à des Maîtres ; que les plus grands égards, les plus aimables attentions dont elles soient capables, ont été pour eux ; que lorsqu’elles écoutaient pour s’instruire, elles prêtaient l’oreille la plus attentive ; et que cette excessive attention, qu’on pourrait appeller fureur d’entendre, partait moins d’un esprit qui admire de bons principes, que d’un génie qui crée, imagine, enfante, dès qu’il voit de bons principes à suivre.

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