Il est vray que les sages du paganisme avoient fait du theatre une école publique, pour inspirer avec plaisir l’horreur du vice, & l’amour de la vertu : & que les Poëtes qui étoient les Theologiens des Gentils avoient inventés les pieces comiques & tragiques pour une bonne fin ; en effet, ceux qui ont étés les juges plus favorables de leur intention, ont voulu nous persuader que ces autheurs n’avoient pretendus autre chose, sinon de purger la volonté de ses passions dereglées, par la representation de la tragedie, dans laquelle le theatre étoit toûjours ensanglaté par la mort des vicieux, & par le châtiment des coupables ; & de purger l’esprit des opinions erronnées, par la representation des comedies, dans lesquelles on tournoit en ridicule les autheurs de la fausse doctrine, & les maîtres des méchantes opinions : mais comme la poësie qui a été employée à ces sortes d’ouvrages s’est corrompuë parmi les Payens, elle a donné plus de force au vice pour le faire suivre, que de charme à la vertu pour la faire imiter.
Pour fortifier (P. 17.) ma pensée, entrelaçons la branche au tronc, & donnons au tout cette unité si favorable à l’établissement de la vérité & à la persuasion, opposons les notions, saisons contraster les principes, attaquons, ébranlons, renversons un tas d’opinions ridicules qu’on ose établir ouvertement . […] qui livrée à elle-même & méprisant la révélation qui doit être son guide, devient la source des erreurs qui affligent l’Eglise, & des opinions extravagantes qui deshonorent l’esprit humain !
L’Auteur de la Dissertation a pris l’argument de saint Augustin pour l’opinion des Païens. […] C’est de là que les opinions fausses, que les erreurs fanatiques, et les superstitions ridicules se sont introduites dans le monde. […] Il est encore constant qu’elles n’étaient des actes de religion et de révérence que selon l’opinion du peuple, qui en cela ne faisait pas ce qu’il devait faire, suivant plutôt les Poètes, que les Philosophes. […] Mais il s’est engagé si mal à propos qu’il se trouve qu’il a pris l’argument des Chrétiens pour l’opinion des Païens : et je crois qu’il l’a fait sans y penser ; car s’il avait lu dans S. […] Augustin pour l’opinion des païens.
Vous savez ce que je vous ai dit des opéras et des comédies, on doit en jouer à Marley : le roi et la cour savent le scrupule que je me fais d’y aller, et ils auraient une mauvaise opinion de vous, si vous aviez si peu d’égard pour mes sentiments.