Le fanatique est envieux, jaloux, vindicatif ; sa conduite étant toujours en opposition avec sa doctrine, il offre constamment des armes à la critique.
C’est donc le plaisir d’apprendre qui s’offre le premier. […] C’est donc le plaisir d’apprendre qui s’offre le premier. […] C’est premierement parce que la beauté & la régularité de l’ordonnance nous offrent une image plus claire & plus distincte qui frappe aussi plus vivement notre attention, & qui l’attache bien plus constamment ; c’est encore parce que cette image étant plus lumineuse, elle est aussi plus facile à saisir & à embrasser toute entiere, ce qui plaît infiniment à notre esprit, aussi ennemi du travail qu’avide de connoissances ; de-là vient que ceux qui sont le moins instruits des régles de l’Art, goûtent le plaisir qui est attaché à l’observation de ces régles mêmes qu’ils ignorent.
Les sept péchés mortels que les Français commettent aussi fréquemment que personne, et tant de ridicules qu’on leur reproche, offrent assez de matière aux génies Dramatiques. […] S’il est contraire aux mœurs des Français, ou s’il répugne de voir sur leur scène les horreurs communes aux Théâtres Anglais, c’est que les crimes de l’espèce de ceux qu’on leur offrirait ne leur sont pas familiers, que l’esprit, toujours ami de la vérité et de la vraisemblance, rejette des images dont le cœur n’est pas capable de se peindre les originaux. […] Le spectacle leur offre ce modèle, il est donc très sage de les exhorter à venir souvent l’y voir, pour leur faire contracter l’habitude de ces idées qu’ils n’admirent en lui que parce que la nature leur a donné les dispositions nécessaires à les admirer.
Vous reprochez au spectacle de servir la vanité et la coquetterie des femmes, en ce qu’il leur offre l’occasion de produire leur luxe et de paraître, comme on dit, sous les armes ; mais ce n’est pas pour cela que le Théâtre est fait ; si cette raison suffit pour l’interdire, il faut donc fermer aussi tous les Jardins publics, toutes les Promenades, les Eglises même ? […] Quant à quelques idiots de Bourgeois, n’allez pas vous imaginer que moi ni aucun de mes consorts qui pensent à ma manière, soyons bien mortifiés de ce qu’ils ne veulent pas nous admettre à leur potage : bien loin de regretter leur soupe, je ne leur offrirais pas la mienne ; et je connais tel Notaire, tel Ecclésiastique, tel Bijoutier en vogue, tel riche Négociant, tel Sous-fermier et tel Fermier général, chez qui je rougirais toute ma vie d’avoir dîné. […] L’objet de l’excommunication n’était pas sans doute de proscrire les spectacles décents et raisonnables, mais seulement ceux qui n’offraient aux yeux qu’un mélange des choses saintes avec les plus scandaleuses, et des profanations aussi choquantes pour la raison que contraires à la pureté des mœurs.