Le péché a ouvert les yeux aux hommes pour leur faire voir les vanités du monde avec plaisir: et la grâce du christianisme, en ouvrant les yeux de l'âme pour les choses de Dieu, les ferme pour les choses séculières, par un aveuglement beaucoup plus heureux que la vue malheureuse que le péché nous a procurée. C'est cet aveuglement salutaire, dit saint Paulin, que le Prophète demandait à Dieu, lorsqu'il dit : « Empêchez mes yeux de voir la vanité » ; et que le Seigneur préfère aux yeux clairvoyants des Juifs, lorsqu'il leur dit : « Si caeci essetis, non haberetis peccatum. […] » Si nous sommes donc obligés en qualité de Chrétiens, de demander à Dieu, qu'il nous ôte les yeux pour toutes les folies du monde, dont la Comédie est comme l'abrégé; et qu'il nous en imprime la haine et l'aversion dans le cœur: comment pourrons-nous croire que nous puissions repaître nos yeux de ces vains spectacles, et mettre notre contentement en ce qui doit être l'objet de notre aversion et de notre horreur.
Superbe ses traits il lance, Vous d’invincible puissance L’emprisonnez en vos yeux : Il dit, là je me demande, D’en haut la force est plus grande, Je ne pouvais être mieux. […] Minerve tient la pensée La vertu l’âme enlasséeb, Les amours rient en l’œil, La troupe divine ensemble En ce bel esprit assemble Les clartés de ce Soleil. […] Divine main, perle d’élite, Belle dont le rare mérite Sert aux cœurs de douce prison ; Si l’œil qui te voit ne s’engage, C’est l’âme qui faut de courage, Ou l’Esprit manque de raison. Main qui triomphe de la gloire, Geolière qui tiens la victoire Dessus toutes les libertés : Si dans cette prison enclose Il faut désirer quelque chose, C’est des yeux pour voir tes beautés. Belle sans art, ton artifice Est aussi grand que la malice De ce Dieu, qui par les attraits De tes yeux met tout en désordre : Car rangeant tes cheveux en ordre, Tu fournis de corde et de traits.
Ils voient le mouvement des corps, et leurs postures différentes ; et les yeux qui ne sont animés que de la curiosité, n’y trouvent que trop d’attraits malins pour éveiller les sentiments de la chair corrompue. […] Ecoutons le saint Esprit, qui nous apprend dans l’Ecriture le péril qu’il y a, non seulement de s’entretenir avec les personnes de différent sexe, ou de les toucher ; mais encore de les regarder ; et nous enseigne à même temps le soin exact que nous devons avoir d’en détourner nos yeux. […] Car ce Prince si plein de Dieu, et qui par le témoignage de Dieu même était selon son cœur, pour avoir jeté et arrêté ses yeux sur Bersabée, se rendit coupable de deux crimes horribles, d’un adultère et d’un homicidee. […] Et Job éclairé de la lumière de Dieu, quoiqu’il fût un homme très parfait, nous assure néanmoins qu’il avait fait un pacte avec ses yeux pour ne point regarder aucune fille, de peur que son imagination et son esprit n’en fût occupé. […] » Périclès qui était avec lui, le reprit : « Il ne suffit pas, lui dit-il, que les mains d’un Prêteur soient chastes ; il faut que ses yeux le soient aussi. » « O pulchrum puerum !
qui leur prescrit de couper une main, d’arracher un œil qui leur sont une occasion de scandale. […] Il se tient les yeux fermés. […] « il ouvre donc les yeux, dit S. […] La cruauté s’y glissa dans le même moment que le sang qu’on venoit de répandre frappa ses yeux. […] Qui s’y croira en sureté en voyant tomber sous ses yeux un homme que ses dispositions sembloient devoir garantir de toute chûte ?