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10. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150

Nulle considération étrangère, ne l’occupe. […] Il arrive presque toujours, qu’occupée uniquement de ce qui la blesse, elle est peu capable de goûter le reste. […] L’un de ces Auteurs a reculé l’instant agréable d’apprendre au public, qu’il s’étoit occupé de ces plaisirs. […] Presque seuls, ils nous occupent quand nous en sommes sortis.

11. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « Avertissement de l’Éditeur, En forme de Table des Matières. » pp. 7-16

Avant de terminer, il est à propos de dire un mot des Projets donnés pour la construction d’un nouveau Théâtre National, dont on paraît sérieusement occupé. […] On ne demande que trois ans pour tous ces ouvrages : les Comédiens-Français occuperont durant tout le temps qui doit s’écouler jusqu’à la confection de la nouvelle Salle, le Théâtre des Tuileries que l’Opéra vient de quitter. […] D’un côté, il ferait face au Temple de Thémis, de l’autre à la Statue du bon Roi ; au lieu de l’entrée de la Place percée vis-à-vis la porte du Palais, il y aurait deux passages suffisans pour l’aller & le retour des voitures, dans les deux angles, & le Théâtre occuperait le milieu : on pourrait élargir, & orner d’un arc à la gloire du Dauphin, l’entrée du côté du Pont-Neuf : on ouvrirait plusieurs portes de côté sur les deux quais, dont celles du milieu seraient pour les carrosses, & la Place aurait quatre grandes issues, outre un nombre d’autres pour les gens-de-pied ; elle serait environnée de trottoirs, pour donner à ces derniers la facilité de faire le tour de la Place, & de se retirer sans danger : le quai des Orfèvres, toujours tranquille, se garnirait de deux files de carrosses, lorsque la Place ne pourrait les contenir tous. […] Si l’on voulait donner au Théâtre plus de magnificence, au-lieu des trottoirs élevés, il conviendrait mieux, que l’on construisît autour de la Place, des portiques colonadés, dans le goût de ceux des Théâtres Grecs & Romains, qui prendraient tout l’emplacement qu’occupent aujourd’hui les maisons : l’on découvrirait le fleuve des deux côtés ; l’air serait en été plus frais & plus pur : l’isolement de l’Edifice donnerait la facilité d’y pratiquer des ventouses, des ventilateurs, & tous les moyens de purifier l’air & de rafraîchir usités en Italie.

12. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « III. Si la comédie d’aujourd’hui est aussi honnête que le prétend l’auteur de la Dissertation. » pp. 5-9

Il ne sert de rien de répondre, qu’on n’est occupé que du chant et du spectacle, sans songer aux sens des paroles, ni aux sentiments qu’elles expriment : car c’est là précisément le danger, que pendant qu’on est enchanté par la douceur de la mélodie, ou étourdi par le merveilleux du spectacle, ces sentiments s’insinuent sans qu’on y pense ; et plaisent sans être aperçus. Mais il n’est pas nécessaire de donner le secours du chant et de la musique à des inclinations déjà trop puissantes par elles-mêmes ; et si vous dites que la seule représentation des passions agréables dans les tragédies d’un Corneille et d’un Racine, n’est pas dangereuse à la pudeur, vous démentez ce dernier, qui, occupé de sujets plus dignes de lui, renonce à sa Bérénice, que je nomme parce qu’elle vient la première à mon esprit ; et vous, qui vous dites Prêtre, vous le ramenez à ses premières erreurs.

13. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 12. SIECLE. » pp. 187-190

L'oisiveté est l'ennemie de l'âme, qui la dépouille de toutes ses inclinations vertueuses ; C'est pourquoi un très savant homme donne ce conseil : Que l'ennemi du genre humain, dit-il, vous trouve toujours occupé, afin qu'avec autant de bonheur, que de prudence, vous vous couvriez de vos occupations, comme d'un bouclier contre toutes ses tentations : Il faut fuir l'oisiveté comme une dangereuse Sirène ; et cependant les Comédiens nous y attirent. L'ennuy se glisse aisément dans un esprit vide qui ne se peut supporter lui-même, s'il n'a quelque volupté pour se divertir: C'est pour cela que l'on a introduit les Spectacles, et tous ces appareils de la vanité, ou s'occupent ceux qui ne peuvent vivre sans quelque amusement ; Mais c'est un dérèglement pernicieux ; car l'oisiveté leur serait encore plus avantageuse qu'une si honteuse occupation.

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