Je ne sais s'il a jamais paru sur le théâtre rien de si monstrueux que la tragédie du sieur Arnaud, les Amants malheureux, ou le Comte de Commenges, qu'on prétend donner pour modèle d'un nouveau genre de drame, le sombre pathétique. […] Cette femme fait une confession qui a grand besoin d'absolution, qui elle-même est un nouveau péché. […] Mais ce n'est rien de nouveau dans la littérature et sur le théâtre ; l'Abbé Prévôt, qui trempait sa plume dans l'encre la plus noire, en avait rempli son Cleveland, son Homme de qualité. […] Que trouve-t-on ici de nouveau à faire tant valoir ? […] Dans la Néologie ou Dictionnaire des mot nouveaux de Louis-Sébastien Mercier, Paris, 1801, le mot n'est pas défini mais est utilisé pour décrire une perruque probablement excessivement embellie.
En 1600 il s’éleva un nouveau théâtre à l’hôtel d’Argens au Marais, formé d’un démembrement de l’hôtel de Bourgogne, sous Henri IV, & ensuite sous Louis XIII. avec le titre de comédiens de l’Elite Royale. […] En 1629, Corneille donna sa Mélite, piece qui fut présentée à la troupe par Hardi, qui ne fut reçue que sur son témoignage & à sa sollicitation, & dont le succès fut si grand, contre l’attente des Comédiens, qu’ils se séparerent de nouveau & établirent la troupe du Marais. […] C’est par une suite de la foiblesse de l’esprit humain, que dès que quelques hommes ont fait un pas en avant dans la carriere, les autres aussitôt se sont occupés à les considérer & à voir s’ils n’ont point voulu indiquer quelques routes nouvelles. […] « Il n’y a rien qu’on ne puisse dire aujourd’hui, qui n’ait été dit autrefois »,(a) disoit jadis Térence, en répondant aux reproches qu’on lui faisoit de ne représenter dans ses pieces rien d’absolument nouveau, & qu’on n’eût déjà vû. […] C’est celui qui peint le mieux, qui est toujours nouveau.
Warwick a plu malgré la critique, qui prouve qu’une piéce a des grandes beautés si elle a des défauts ; & l’Auteur doit être bien encouragé par des succès qui lui en promettent de nouveaux. […] « Ouvrez, Comédiens, ouvrez vos portes & vos Théatres à ces essains de jeunes athlétes, qui la plûpart n’ont besoin, pour se distinguer dans la carriere, que de la connoître : servez d’appui à ces tendres plantes, à qui la culture donnera de nouvelles forces, & fera porter des fruits excellens.
Le Paganisme étoit fondé sur les passions du vieil homme, le Christianisme les a détruites, pour faire régner en nous l’homme nouveau. […] L’Ange des ténébres prévoyant, ajoute ce Saint Pere1, que les cruautés du Cirque devoient bientôt prendre fin, qu’on se lasseroit du combat des Gladiateurs, a inventé un nouveau genre de Spectacles non moins à craindre ; on n’attente plus aujourd’hui sur le Théâtre à la vie naturelle de l’homme, c’est à la vie de l’ame que l’on en veut ; les Auteurs dramatiques s’en prennent à l’innocence des mœurs, ils jettent dans tous les quartiers d’une grande Ville des semences de péché qui germent, poussent des racines, multiplient leurs branches, & dont les fruits causeront bientôt une corruption générale.