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64. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

On a beau masquer les gens sous des noms de Sganarelle, de Crispin, de Lucille, comme on cache les passions honteuses sous des termes équivoques d’amour & de galanterie, ce qu’on appelle fierement réforme ; personne n’est la duppe de ce masque de verre. […] N’y a-t-il pas été lui-même aussi injustement que grossierement insulté dans l’Écossoise, & ailleurs, sous le nom de Vasp, qui en Anglois signifie frêlon, guêpe, par une allusion & un jeu de mots que le siecle passé, quoique moins poli, n’eût pas trouvé ingénieux, & dont pourtant le bel esprit du siecle (Voltaire) a cru devoir enrichir le recueil de ses œuvres. […] C’est dans la Grèce, séjour de la malignité & du vice, berceau des assaisonnemens & des embellissemens des passions, qu’on a honorés du nom de beaux arts, & qui n’en sont que l’abus, que Thalie a trouvé des modelles de plus d’une espèce. […] Ils en firent le théatre des passions & de la médisance : grands & petits, Magistrats & peuple, sages & foux, tout fut noté par nom & surnom, & cruellement déchiré. […] On crut en arrêter la licence en défendant de nommer personne ; mais à la place du nom, les Acteurs portoient les habits de ceux qu’ils jouoient, comme Moliere prit ceux de M.

65. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

Les distinctions subtiles de la théologie scholastique, y répandent une obscurité dont abusent les défenseurs du spectacle, pour s’étayer d’un si grand nom. […] Thomas n’a point parlé de la comédie proprement dite, qui étoit inconnue de son temps ; que le mot Histrion veut dire seulement un bouffon, un balladin, un ménetrier, un joueur de flûte ou de gobelets, &c. tous genres faits pour amuser le peuple, compris sous le nom général d’Histrion. 1.° S. […] Tout cela étoit renfermé sous le nom d’eutrapelie, gaieté, amusement, jeux, divertissement : Risus eutrapeliæ, quam possumus dicere jucunditatem. La distinction des Comédiens & des Balladins est très-ancienne, quoiqu’on leur donne indifféremment les mêmes noms. Quand la comédie réguliere fut établie à Rome, il y vint de l’Istrie, province voisine, aujourd’hui de l’Etat de Venise, plusieurs de ces bouffons qui couroient les rues pour faire rire la populace, ayant à leur tête un nommé Ister, ce qui leur fit donner le nom d’Histrions.

66. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE II. Réflexions sur le titre de l’ouvrage intitulé : Des Comédiens et du Clergé, et sur les charlataneries littéraires, politiques et religieuses. » pp. 52-86

C’est ainsi que ces clubs du fanatisme jésuitique, exercent sous les noms de Congrégations, de Pères de la foi, de Missionnaires, l’intrigue et le brigandage, en exigeant des gouvernements et des particuliers, de fortes contributions à titre d’aumônes, de secours et de donations. […] Pour comble de malheur, on y voit des fanatiques soutenus par des moines, des prêtres, des chanoines et des évêques, et armés au nom d’un frère et d’un sujet, contre son frère et son roi légitime : mais on doit croire que ce frère désapprouve lui-même ce parti fanatique et rebelle, qui a l’audace d’oser porter le nom de Carliste. […] Le nom de La Fayette passera plein de gloire jusqu’aux générations les plus reculées, à côté des noms immortels des Washington et des Bolivar. […] Le beau nom de libérateur fera désormais pâlir celui d’empereur et de conquérant ; si Washington soutint la guerre par nécessité, Napoléon la fit par manie. […] [NDE] Solipses : nom allégorique donné aux jésuites, accusés de ne penser qu’à eux-mêmes.

67. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Les pièces espagnoles, italiennes, anglaises, sont naturalisées en France ; c’est le même sujet, tourné et, retourné sous des noms différents. […] S’il en est dans quelque auteur, c’est dans Corneille, à qui les premiers accès de l’enthousiasme prodiguèrent le nom de grand. […] Sait-on seulement le nom de ses autres pièces ? […] quel nom donner à ces folies ? […] Jamais ces babioles ne feront passer un nom à la postérité.

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