Ils firent courir contre lui une foule de libelles, dont on composa un Recueil, sous le nom de Faceties. […] Le nom de Sans souci n’est pas auguste ; il n’annonce rien de grand : il n’est pas même noble. […] Ce nom n’est pas philosophique. […] Quoi qu’il en soit du nom, sur lequel nous ne disputons pas, du moins quelque élevé que soit un amateur du théatre, qui a composé les œuvres du Philosophe de sans souci, nous avons à lui opposer un autre Ecrivain, qui ne lui est inférieur, ni pour la naissance, ni pour le mérite. […] Voilà des visions dont notre orgueil se flatte, Un atôme immortel, sans matiere solide, Il n’est qu’un nom pompeux, un fantôme idéal.
Tous les noms des grands acteurs se terminent en ki & des actrices en ka. […] On a imaginé encore à Varsovie une espece de Vauxhall, sous le nom de Redoute, où l’on boit & mange, chante & danse, &c. […] Stanislas, évêque de Cracovie & martyr, patron du Royaume, dont le Roi porte le nom, comme le portoit Stanislas Leczinski, Roi de Pologne, Duc de Lorraine. […] La plupart des Jesuites étoient des nobles polonois dont le nom étoit illustré, sans ennemis, sans persécution ; jamais ni la Cour, ni le Sénat, ni le Clergé, ni les Dictes n’avoient demandé leur destruction, ni fait contre eux de plaintes légales. […] Il fourniroit une jolie scene, même à l’opera, si l’on mettoit en duo, en Ariettes ; les noms harmonieux des principaux acteurs.
Jean-Jacques a raison de s’emporter contre Molière et de dire qu’il est le perturbateur de la société ; « qu’il excite les âmes perfides à punir sous le nom de sottise, la candeur des honnêtes gens. »co Je crois comme eux que parce qu’un homme est sot et ridicule, on n’est pas autorisé à le voler. […] Otez-leur le nom de Misanthropes si vous voulez : traitez-les de brutaux, le nom n’y fera rien : toujours sera-t-il vrai qu’il y a dans le monde des Alcestes et des gens capables de s’attirer une affaire fâcheuse pour dire trop durement leur avis et capables de se faire haïr par l’âpreté de leur morale et la brutalité de leur sagesse prétendue. […] En eusses-tu fait une à te casser le nez. » pointe d’autant plus déplacée dans la bouche du Misanthrope, qu’il vient d’en critiquer de plus supportables dans le Sonnet d’Oronte. »dh Rien n’est moins réfléchi que ce reproche : ce que vous appelez une pointe dans la bouche d’Alceste n’en est pas une ou du moins c’en est une qui devient un bon mot par la circonstance ; telle que ces pointes qu’on lâche dans la conversation et qui font tout l’effet des bons mots, eu égard à l’impromptu, au geste, au ton, à la circonstance qui les accompagnent ; exemple : Lorsque le Cardinal Janson, disait à Boileau qu’il devait changer de nom et au lieu de Boileau se faire appeler Boivin, c’était une pointe froide et plate. Le Cardinal voulait faire rire, on le sentait, on ne rit pas ; mais lorsque Boileau lui repart, à l’impromptu, « Monseigneur, votre Eminence devrait aussi changer de nom et au lieu de Janson, se faire appeler Jean Farine. »di , on rit sans doute beaucoup parce que sa pointe avait le mérite de l’impromptu que n’avait pas celle du Cardinal.
David n’est plus un homme selon le cœur de Dieu, un grand Prophète, le père du Messie, dont un Homme Dieu daigne porter le nom ; c’est un amant de Bethzabée. […] L’Etre suprême, qui dans l’ancienne loi avait défendu de prononcer son nom, au nom duquel tout fléchit le genou au ciel, sur la terre et dans les enfers, servira-t-il de jouet à ses créatures, et à quelles créatures ? […] et en sera-t-on plus en sûreté pour les voir revêtues de noms respectables ? […] Pour une pareille raison, malgré le grand nom de Corneille, et de grandes beautés, Théodore, vierge et martyre, n’eut aucun succès, et ne s’est jamais relevée de sa chute.