Le Stile de notre Tragédie ne doit point paroître Poëtique aux Peuples accoutumés au Stile enflé de ces Poëtes, qui s’écartant de la Nature, cherchent un Langage extraordinaire. […] Parce que dans celles-ci l’Amour parle son langage véritable, ce qui, malgré les intentions de l’Auteur, doit les rendre très-dangereuses, quand elles sont représentées par des personnes habiles à imiter la Nature.
victimes de nos applaudissements insensés, n’apprendrons-nous jamais combien mérite de mépris et de haine tout homme qui abuse, pour le malheur du genre humain, des talents que lui donna la nature ! […] On voyait couler du sang, il est vrai, mais on ne souillait pas son imagination de crimes qui font frémir la nature.
Vous honorez donc le vice, non la nature ; vous donnez, non à l’homme, mais à un métier infâme : « Non homini donas, sed arti nequissimæ ; honoras vitium, non naturam. » (Psalm. […] ) Tout ce qui flatte les sens, n’est pas mauvais ; les viandes permises, et celles qui sont offertes aux Idoles, le chant des psaumes, les chansons des Comédiens, les spectacles de la nature et ceux du théâtre, tout cela plaît ; l’un est permis, et l’autre défendu : « Delectant spectacula naturæ et spectacula theatrorum, psalmus, laus et cantica Histrionum ; hæc licita, illa illicita. » (Serm. 332.
Les unes sont, ainsi que l’autre, fondées sur la nature du Poëme dramatique.