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272. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XII. Que la représentation des Comédies et Tragédies ne doit point être condamnée tant qu'elle sera modeste et honnête. » pp. 237-250

De toutes ces recherches de l'antiquité, il sera vrai de conclure que la Tragédie et la Comédie n'ont rien de leur nature qui puisse les exposer à la censure des Lois et des gens de bien, ce sont des ouvrages des plus difficiles, je l'avoue, mais des plus ingénieux et des plus agréables.

273. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXIX. Nouvel abus de la doctrine de Saint Thomas. » pp. 102-108

 : « spectacula vitanda pœnitenti »: et non seulement ceux qui sont mauvais de leur nature, « dont ils doivent s’abstenir plus que les autres » : mais encore ceux qui « sont utiles et nécessaires à la vie », parmi lesquels il range la chasse.

274. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SEPTIEME DISCOURS. De la Magnificence des Princes dans les Habits, dans les Festins et dans les Spectacles publics. » pp. 202-209

Disons enfin que l’on voit et que l’on sent que cette fille est préparée à épouser le meurtrier de son Père, et que l’Amour qui triomphe de la Nature la va rendre coupable du crime que son Amant vient de commettre.

275. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

On peut douter si le jardinage a beaucoup gagné à cette anglomanie, désavouée peut-être par les anglois mêmes, qui vient de bouleverser tous nos jardins, proscrire la ligne droite, l’ordre simétrique, les formes régulieres, avec les décorations & les points de vue qui en résultent ; offrir des rivieres sans eaux, des montagnes faites à la main, des palais déguisés en masures, des irrégularités étudiées, des accumulations grotesques d’objets disparates, parodier d’une maniere mesquine & bisarre le grand tableau de la nature, tourmenter cette nature, sous prétexte de s’en rapprocher, la contrefaire aulieu de l’imiter, la défigurer pour l’embellit  : voilà le théatre, les drames à deux, à quatre, à cinq actes, ces fragmens qui font un ouvrage de marqueterie à pieces rapportées, ces malheureux qui se tuent en chantant & en dansant, ces bergers qui fredonnent des ariettes, ces paysans ingénieux & courtisans, ces héros petits-maîtres, ces actrices prudes, ces conversations en sentences, cette philosophie que personne n’entend, cette licence modeste, cette malignité bienfaisante, &c. […] Dans un grand éloge de la danse, il ne se borne pas aux graves raisonnemens du maître à danser du Bourgeois Gentilhomme, il veut que la danse soit la perfection de la nature, un traité de morale, un cours complet d’éducation. […] Cet enthousiaste de la danse ne peut souffrir la danse de théatre ; ces impertinens qui voltigent, cabriolent, gambadent, pirouettent, font des sauts périlleux, que les animaux feroient mieux qu’eux ; aulieu de la perfection de la figure humaine, ces contorsions, ces postures grotesques, ces situations gênantes, sont des contrefactions de la nature, qui, quoiqu’elles fassent rire, ne plaisent pas, comme les anagrammes, les acrostiches, malgré leur difficulté qui étonne, sont de très-mauvaises poësies : à plus forte raison faut-il rejetter des rôles, des danses ces attitudes voluptueuses, ces postures licencieuses, ces langueurs, ces regards amoureux, ces nudités scandaleuses qui font le mérite des actrices, & qui, en peignant le vice, l’enseignent & le font pratiquer.

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