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39. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79

La doctrine générale qui en résulte, c’est que la bonne éducation des filles consiste à leur donner une entiere liberté, les laisser courir seules, sur leur bonne foi, le bal, la comédie, les compagnies, & voir qui bon leur semble, comme la Léonor, dont cette conduite indulgente a fait une héroïne, tandis que la vigilance & la retraite ont fait de sa sœur Isabelle une intrigante & une effrontée ; que le soin & l’attention à éloigner les jeunes gens des dangers du crime, ne servent qu’à leur en donner plus d’envie, & leur faire chercher les moyens de se satisfaire, & que la sévérité même qu’on a pour eux, les autorise à secouer le joug, & leur est une excuse légitime ; que ces sévères instituteurs en sont toûjours la duppe, & se couvrent de ridicule ; que malgré toutes leurs mesures, l’amour, inépuisable en ressources, rend inventifs les plus innocens, & trouve enfin mille moyens pour réussir ; qu’après tout c’est un vain scrupule de se refuser à la galanterie, mal commun, dont personne n’est exempt ; qu’il est de la sagesse de ne pas être plus sage que les autres ; qu’on ne peut compter ni sur les femmes, ni sur les filles ; qu’il faut s’y attendre, s’en faire un jeu, & n’avoir pas l’inutile foiblesse de s’en embarrasser. […] Le moyen de chasser ce qui fait du plaisir ! […] Ce soupçon outrageant est devenu par son moyen un titre de maison. […] Quel moyen employe-t-il pour le succès ? […] Ainsi fut citée au tribunal de Dieu la premiere tête du monde, au sortir d’un exercice qui n’étoit rien moins qu’une préparation chrétienne à son jugement, & un moyen d’attirer la bénédiction du ciel sur le mariage de son fils.

40. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

S’il se trouve des suivantes peu délicates sur l’honeur de leur maîtresse, ce vice par bonheur est assez rare, il est donc extrêmement pernicieux d’en produire des exemples qui ne peuvent qu’inspirer des idées, & aprendre des moyens de corruption aux maîtres & aux domestiques. […] Malheureusement le vice a trouvé le moyen d’éluder les loix, d’altérer la nature, de changer les coutumes ; les femmes ont pris des professions qui font les délices des hommes. […] On y lut les lettres écrites à sa maîtresse, qu’on avoit trouvé le moyen d’avoir. Il en eut honte, & changea de vie (Ce moyen est bien critique ; au lieu de réussir, il occasionneroit les plus vives querelles. […] Tout se ressemble, les hommes, les objets, les moyens de se satisfaire.

41. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — PREMIERE PARTIE. Quelle est l’essence de la Comédie. » pp. 11-33

La Comédie qui cherche à corriger les hommes, ne doit donc point employer la raillerie, comme un moyen propre à parvenir à ce but. […] Le moyen le plus sûr pour y parvenir, est sans doute de leur prouver qu’ils ont tort d’être comme ils sont : la méthode la plus efficace pour faire cette preuve, est d’exposer d’après nature le vice avec ses suites funestes, & de laisser les Spectateurs les maîtres d’y ajouter le ridicule, s’ils en ont envie : j’ai donc eu raison d’établir qu’il est de l’essence de la Comédie de peindre les Mœurs d’après nature, & qu’elle s’éloigne de son but, lorsque ses traits tombent plutôt sur la maniere d’être des Mœurs, que sur le fond des Mœurs. […] Il dit dans sa Poétique Françoise, chap. 15 de la Comédie, que de la disposition des hommes à saisir le ridicule, la Comédie tire sa force & ses moyens : que le vice n’appartient à la Comédie, qu’autant qu’il est ridicule & méprisable, & que dès que le vice est odieux, il est du ressort de la Tragédie… Veut-on savoir maintenant quels sont les vices qui, selon M.

42. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150

Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder. […] prétend-il qu’on veuille lui plaire, si l’unique moyen d’y réussir est de le corrompre ? […] Mais ils ont des moyens moins pénibles ; il est naturel de les employer.

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