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99. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

Thomas, mort en 1274, n’avoit pas enseigné une autre doctrine. […] Sylvestre, mort en 335. excommunie tous les Comédiens. […] « C’est là, dit-il où le Démon forge les traits de feu, qui enflamment la convoitise, où la mort entre par les Sens. […] dit Bossuet. » Un Consesseur donneroit-t-il une grande confiance à son malade, si en lui présentant à l’article de la mort le Crucifix, il lui disoit,… Voilà ce Jesus, cet aimable Sauveur, qui est mort pour vous, voilà ce divin Maître, pour l’amour duquel vous avez été tant de fois à la Comédie ? […] C. est mort, comme pour vous.

100. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

Croira-t-on une mere capable de livrer son propre Fils à la mort, pour élever sous ce nom le fils de l’Empereur mort ? […] La Péripétie est la mort de Phocas : les deux Princes ne sont reconnus qu’après cette mort, & comme alors ils n’ont plus à le craindre, qu’importe au Spectateur, qui des deux soit Héraclius ? […] Il est pris par la Justice, condamné à mort, & conduit à la potence. […] Baron racontoit que jouant dans une très-mauvaise Piéce qu’il faisoit valoir, (gloire dont il s’est vanté souvent) il faisoit pleurer en prononçant ce très-mauvais Vers, Cependant, cependant, Seigneur, mon fils est mort. […] Il est très-poëtique, & n’a point cependant la pompe du récit de la mort d’Hippolyte, & de plusieurs autres morceaux de la Tragédie de Phedre, parce que le Poëte attentif en tout à la vraisemblance, conforme son stile à ses Sujets, ce qui fait que ses Tragédies ont toutes une Versification différente, au lieu que la Versification de Corneille, si j’ose le dire, est toujours la même, toujours pareille tournure de Vers.

101. (1772) Sermon sur les spectacles. Pour le Jeudi de la III. Semaine de Caresme [Sermons pour le Carême] « Sermon sur les spectacles » pp. 174-217

Mais enfin, Messieurs, dites-moi donc, reprend un Saint Docteur, sur ce théâtre, où vous n’allez que pour vous former à la vertu, voudriez-vous être subitement frappés de mort ? […] j’en suis sûr, quelque disposés que vous fussiez d’ailleurs, vous craindriez que la mort ne vous y surprît. […] Mais, poursuit Tertullien, celui qui veut préparer un breuvage ne détrempe pas le poison dans le fiel & l’absynthe ; c’est sous la douceur du miel qu’il cache persidement la mort. […] Un Auteur plus moderne, Courtisan célebre, l’un des plus beaux génies de son siecle, s’exprime à-peu-près dans les mêmes termes ; & que de mondains nous le disent encore tous les jours au lit de la mort ! […] Aimez-vous à être attendri, à voir des objets qui frappent, des morts, du sang versé ?

102. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Luxe des coëffures. » pp. 115-142

Il y avoit à Rome des pleureuses à gages, appellées Præficæ, qui dans les convois suivoient les morts en pleurant, sanglotant, s’arrachant les cheveux, se frappant la poitrine, comme si elles eussent été dans la derniere désolation. […] Ce passage des funérailles à la toilette, & de la toilette aux funérailles, en rappellant l’idée de la mort, devroit fournir matiere à bien de réflexions, si la vanité laissoit la liberté de réflechir. […] Cette pensée de Martial appliquée, à un Vieillard petit maître, qui veut faire le jeune, & que la mort démasque, a été imitée par Madame des Houlieres, & appliquée à un philosophe, qui fait l’homme sage, & l’homme de bien. […] Que la mort démasque l’hypocrisie. […] Aveugles ils ont beau faire, ils ne couvriront plus leurs rides ; & en cachant leur âge, ils ne le cacheront pas à la mort.

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