Molière, plus corrompu que les païens dans sa morale, représente deux amants de Psyché qui se sont précipités du haut d’un rocher, jouissant après la mort, dans des jardins délicieux, d’une tendresse agréable : une éternelle nuit n’ose chasser le jour qui les éclaire. […] S’il se trouve parmi les spectateurs un malheureux réduit au désespoir, ou qui, au premier jour, se trouvera dans cette affreuse situation, n’est-il pas à craindre que l’exemple de tant de héros, qu’il a vus se délivrer de la vie, ne se retrace dans son imagination, et ne le porte à cette fatale extrémitéan », suivant cette maxime que Voltaire met dans la bouche de Mérope : « Quand on a tout perdu, quand on n’a plus d’espoir, La vie est un opprobre et la mort un devoir. » an.
Le Prophete entend par-là les princes de la nation juive qui consentirent à la mort de Jesus-Christ : or, les Spectacles le font mourir une seconde fois ; ce sont des conventicules de Satan où la foi se détruit, où la morale de l’Evangile est combattue par une doctrine détestable. Cet oracle n’est point le seul d’où Tertulien infére la condamnation des Spectacles : il ajoute ceux-ci tirés de l’Evangile & de l’Apôtre Saint Paul ; on ne peut servir1 à deux maîtres, ni supposer aucun rapport entre la vie & la mort, entre la lumiere & les ténébres. […] Tel est le témoignage de Saint Cyprien, lequel étant né dans les ténébres de l’idolâtrie, lorsqu’il exerçoit la profession d’Orateur & de Philosophe, fut converti par le Prêtre Cecilius ; puis ayant éclairé l’Eglise par sa doctrine, étant monté sur le premier Siége d’Afrique, après l’avoir soutenu long-tems par son zéle, il l’édifia par sa mort généreuse, versant son sang pour la foi de J. […] Vous cherchez de l’amusement aux Spectacles, & c’est une mort spirituelle que vous y rencontrez. […] Jerôme3 s’accomplit l’oracle du Prophéte Jeremie4, la mort entre par les fenêtres, qui sont les yeux & les oreilles.
Un chien mordu par ses camarades joue très-bien son rôle, sa mort est un dénouement de tragédie. […] Les romains ne souffrirent d’abord ces combats qu’entre criminels condamnés à la mort. La mort qu’ils y recevoient étoit leur supplice : on accordoit la grace au vainqueur. […] À peine croit-on que les sauvages se rejouissent à la mort de leurs ennémis. […] La plupart des tragédies sont aussi terminées par quelque mort ; souvent par le suïcide, de toutes les morts la plus horrible : le goût du théatre anglois en offre même à découvert le spectacle révoltant.
Un Dieu, c’étoit l’amour : ne vous étonnez pas Qu’aux antres de la mort il ait porté ses pas ; Il perce à votre nom, les plus sombres retraites. […] Vous savez mon secret, & tout mort que je suis, Je voudrois inspirer de la reconnoissance, (Qui dit amour, dit espérance) Ecrivez-moi si je le puis.