[FRONTISPICE] Le Dictionnaire des cas de conscience décidés suivant les principes de la morale, les usages de la discipline ecclesiastique, l'autorité des conciles et des canonistes, et la jurisprudence du royaume.
APPROBATION N ous soussignés Docteurs de la Maison & Société de Sorbonne, avons lû le présent Ecrit sur la Comédie, dans lequel nous n’avons rien trouvé que de conforme à la foi de l’Eglise & aux régles de la Morale Chrétienne.
Cette seconde partie est très-bien rendue, d’une très-bonne morale, touchante & édifiante, sur le modele du Livre de Tobie : elle peut être extrêmement utile dans toutes les familles, c’est une bonne leçon à ceux qui les composent. […] L’adultère, en effet, n’est qu’une foiblesse pardonnable ; la séduction, pourvu qu’elle n’aille pas à la fripponnerie, n’est pas blâmée, & c’est une honnête femme, comme il y en a peu, qui débite cette morale. […] Les Journaux ont fait l’éloge de ce livre ; il le mérite, il y a des sentimens nobles, de grands principes, une bonne morale, une politesse convenable ; il y a regne un ton de décence qui plaît. Mais ce n’est pas de la religion & du christianisme, on n’y en parle pas ; ce n’est que de l’honnêteté morale de cet esprit Pélagien & philosophique, qui croit pouvoir pratiquer la vertu par la raison & le libre arbitre. […] Les héros de la morale naturelle n’ont jamais eu qu’une vertu apparente, dont les passions étoient le principe & le ressort.
Toute sa morale, quoique très-solide, penche plutôt vers la bonté que vers la sévérité. […] C’étoit même l’esprit de son Ordre & de son siecle ; on voit un fonds de gaieté dans les Ecrivains de ce saint Ordre : témoins les Secrets & les bons Mots d’Albert le Grand, les Déjeûners du Cardinal Cajetan, le Miroir de Vincent de Beauvais, la Morale de Javellus, le Catéchisme de Grenade. […] Ce Saint blâme cette musique molle, efféminée, vive, légère, dont Lulli réchauffa la morale lubrique de Quinaut ; il ne veut pas même qu’on la souffre dans les Offices divins, dans les motets, dans les orgues, parce qu’elle flatte l’oreille, amollit le cœur, dissipe l’esprit de piété : Nec permittendum misceri cantiones, balatas verba vana. […] Quand on le sent, quand on l’a éprouvé, qui peut douter de la nécessité de les fuir, dans la morale la plus relâchée ? […] Thomas ni aucun Casuiste n’ont donnée ; c’est une témérité qu’ils ont tous unanimement condamnée, & que les plus grands adoucissemens de la morale relâchée n’ont jamais excusée.