Il est des Chevaux qui ont plus de part que ceux qui les montent au succez d’une Course : qui courent si uniment qu’ils dirigent le Cavalier : qui sont si fort en echole, qu’ils en sçavent autant que leurs Maîtres : & qui enfin, connoissent leur carriere, & pour ainsi dire le droit du Jeu.
Il n’est pas douteux que s’il fût monté sur trône sans obstacles & ouvertement Huguenot, la France seroit aujourd’hui toute Protestante. […] Et fût-il jamais monté sur le trône, si sa cruauté avoit désespéré tout le royaume armé contre lui ? […] Que signifie ce paysan qu’il fait monter en croupe derriere lui ; ses santés à rouge bord dans ces repas, ses injures à sa seconde femme, ses chansons bachiques, ses fades galanteries & ses lettres amoureuses, ses ridicules déguisemens, ses courses nocturnes, &c. ? […] Ce caractere qui plaisoit à tout le monde, & flattoit la vanité de ses Sujets, lui rendit plus de service que la guerre & les intrigues : il le fit monter sur le trône de ses ancêtres. […] Les poëtes anglois ne l’ont jamais fait monter sur leur Théatre, tout licencieux qu’il est.
Ce sont ces saintes délices qui font monter les âmes chrétiennes du désert de ce monde jusqu'à Dieu, selon cette parole du Cantique : « Quae est ista quae ascendit de deserto deliciis affluens ?
Il s’est formé de toutes parts en France une multitude d’académies de toute espèce, la langue Françoise, les arts, les sciences, médailles, inscriptions, belles-lettres, architecture, sculpture, peinture, agriculture, art de monter à cheval & de dresser les chevaux, &c. […] On y instruit encore les Baigneurs & les Baigneuses ; on monte d’une classe à l’autre, on y prend des dégrés, jusqu’au doctorat, comme à l’Université. […] La danse est un art véritable, il mérite des académies, aussi-bien que les autres exercices du corps, l’art de monter à cheval, de faire des armes, de jouer des instrumens ; il n’est malheureusement que trop agréable & une source intarissable de péchés. […] Mais pour les passions molles & voluptueuses, où l’ame se livre aux funestes délices de l’impureté, à la dissipation, à la frivolité, perd la pudeur, la religion, la charité, il n’est pas douteux que le théatre & la danse, analogues au caractère nationnal, montés sur ce ton, établis & entretenus dans ces vues, par des personnes plongées dans le désordre, exercées à exciter les passions, les peignant, les embellissant, les réalisant, étalant, offrant l’objet avec toutes ses graces au premier qui en veut, se piquant, se faisant gloire de produire ces malheureux effets, il n’est pas douteux que le théatre & la danse théatrale ne fassent dans tous les cœurs les plus grands ravages.