Mais de cet amas d’absurdités naissent des beautés inattendues, d’une seule partent mille traits de satire qui se dispersent & frappent à la fois ; en un moment il a démasqué un traître, insulté un Magistrat, flétri un délateur, calomnié un Juge. […] Mais pour payer son tribut à la mémoire de Moliere (tribut à Moliere), il jette sur le papier quelques idées (idées de cent pages) qu’il n’auroit pas envoyées à l’Académie (il auroit bien fait pour lui & pour elle,) s’il n’avoit cru que tout ce qui regardoit Moliere (jusqu’à ses croquis) appartenoit dans ce moment à ce Corps illustre (comme des matériaux destinés au grand ouvrage qu’elle prépare sur Moliere) qui lui rendoit un si juste hommage (& employoit à cela toute sorte de mains) : Tantæ molis erat Romanam condere gratem.
Elle durait tout le jour ; et à peine trouvait-on un moment pour aller dans les Eglises. […] : « que les Chrétiens de son temps et de son Diocèse n’allaient pas simplement à la Comédie, mais qu’ils y étaient si attachés qu’ils demeuraient des jours entiers à ces infâmes Spectacles, sans se mettre en peine des Divins Offices, ni d’aller un moment à l’Eglise rendre leur devoir à leur Créateur. » S.
Le Comédien d’Alinval, se croyant à la veille d’aller sur le nouveau théâtre, fit ce compliment de clôture : Le théâtre françois, touche enfin à l’époque la plus flateuse qu’il pouvoit espérer ; le gouvernement daigne fixer un moment son attention sur lui, & s’occuper à faire élever un monument digne des chefs-d’œuvre des hommes de génie, qui vous ont fait hommage de leurs veilles.
Des ce moment son goût pour le cloître se dissipe & s’évanouit.